La société du jour: Gdai finances

Découvrez une entreprise par jour et quelques astuces au travers de nos différents articles

Gdai finances

La société Gdai finances a été créée le 23/12/2008, soit 14 années d'activités. Le siège de la société est basé à PARIS 16 75016. Elle possède un seul établissement. Le gérant de la société est Guillaume ANDRIEU LE PREVOST D'IRAY. Elle a un capital social de 16000 €. Son dernier bilan date du 18/2/2012. Gdai finances a choisi le statut juridique Autre société civile. Elle opère sous le code NAF 64.20Z et évolue dans le secteur .

64.20Z -

Le code APE - NAF 6420Z est unique et implique des droits et obligations spécifiques. A ce jour, 125 789 sociétés sont immatriculées sous ce code qui concerne 105 502 salariés, essentiellement des auditeurs financiers.

Nous avons épluché l'ensemble des textes de loi pour que vous sachiez tout sur le code APE - NAF 6420Z : obligations, organismes de formations, conventions collectives applicables et assurances obligatoires.

La définition précise de l'activité du code APE ou NAF 6420Z est : "Activités des sociétés holding".Lors de la création d'une société, le centre des formalités des entreprises recueille des informations sur votre société, qui seront transmises à l'INSEE. C'est cet organe de classification qui vous attribuera un des 732 codes présents dans les branches professionnelles en France. Même s'il n'y a pas de liste de métiers définie pour l'activité Activités des sociétés holding, les salariés de cette branche sont essentiellement des auditeurs financiers.

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La convention collective nationale (CCN) applicable est choisie par l'employeur en fonction de l'activité principale de l'entreprise. Un même code NAF peut regrouper plusieurs conventions, donc cet identifiant n'est pas toujours suffisant pour déterminer la convention collective applicable.

L'Identifiant de la Convention Collective (IDCC) d'une société est défini par le Ministère du travail, et permet de numéroter l'ensemble des conventions collectives applicables (il y en plus de 1000).

Ce sont les conventions collectives et les accords branche qui vont déterminer les principaux droits et devoirs du salarié : grille de salaire, préavis en cas de démission, congés payés, période d'essai, horaire de travail, couverture et prix de la mutuelle entreprise.

Cette assurance est recommandée pour tous, même si elle n’est imposée qu’aux professions réglementées. La RC Pro couvre les dommages corporels, matériels et immatériels causés à autrui dans le cadre professionnel. Ces dommages peuvent être coûteux, et vous devrez payer de votre poche si vous n’êtes pas couvert. Vous pouvez effectuer un devis en ligne sans engagement et sans laisser vos coordonnées sur notre comparateur RC Pro.

Le code APE n'est pas vraiment utile pour un chef d'entreprise car il n'a pas de valeur juridique et sert surtout pour les statistiques de l'INSEE. Cependant, il peut être utile pour savoir vers quelle convention collective se tourner. Par ailleurs, dans le cas d'appels d'offres par exemple, les prestataires sont parfois écartés si leur code APE ne correspond pas à celui exigé par le client final.

Si vous exercez plusieurs activités, le code NAF doit être celui de l'activité principale. Si le code NAF qui vous a été attribuée par l'INSEE n'est pas correct, vous pouvez envoyer un courrier de réclamation en y joignant ce formulaire de modification de code NAF 6420Z. Si votre activité a changé, vous pouvez contacter votre CFE.

Si vous êtes une société en création et que vous ne savez pas quel code NAF vous sera attribuée ou si vous n'êtes pas certain d'être bien enregistré; nous vous recommandons d'identifier une société qui a une activité similaire et regarder sous quel code NAF elle est enregistrée.

L'INSEE vous délivrera votre code d’activité en fonction de l'activité principale de votre entreprise. Vous retrouverez ensuite ce numéro sur :

Si vous démarrez l'activité de "Activités des sociétés holding", vous devez choisir la forme juridique de votre société parmi de nombreuses possibilités.

Vous devrez également définir un objet social et faire les démarches auprès de votre CFE pour obtenir un numéro de SIREN.

L'activité 6420Z est une activité commerciale ou artisanale, par conséquent le régime est celui des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) et non la catégorie des bénéfices non commerciaux (BNC), avec les conséquences suivantes :

Les centres de formalités des entreprises (CFE) sont des guichets uniques permettant aux entreprises de souscrire en un même lieu à l'ensemble des formalités nécessaires au démarrage de leur activité.

L'entreprise sera rattachée à l'activité artisanale si l'entreprise compte moins de 10 salariés et commerciale si l'entreprise compte 10 salariés et plus. Par ailleurs, les artisans-commerçants et les artisans qui créent une société commerciale doivent être inscrits simultanément au Registre du commerce et des sociétés et au Répertoire des métiers. 

Les organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA) ont été remplacés par les opérateurs de compétences (OPCO) le 1er avril 2019. Les OPCO sont donc désormais les organismes chargés de collecter les fonds de la formation continue professionnelle et de financer la formation des salariés.

Ci-après les OPCO pour les organismes de formation relevant de l'activité Activités des sociétés holding :

En 2019 et 2020, les entreprises devaient verser à un Opérateur de compétence (OPCO) la taxe d’apprentissage due à une date fixée par décret. Depuis début 2021, la contribution est faite via l’URSSAF sur le même modèle que les cotisations de la sécurité sociale.

En tant que micro-entrepreneur de l’activité “Activités des sociétés holding”, les mêmes règles s’appliquent pour vous que les autres types de société. Vous avez obligatoirement un code NAF qui vous a été attribué en même temps que votre SIREN et vous avez la possibilité de le changer si il ne correspond plus à votre activité.

En revanche, la convention collective ne s’applique pas pour vous puisque vous êtes travailleur non salarié.

Les établissements de Gdai finances

L'établissement principal est domicilié au 13 bd suchet, Paris 16 75016. La société possède aucun autre établissement. 0 établissement(s) ont été fermé depuis la création de la société.

Les concurrents

À Paris 16 75016, il y a 0 autre entreprise qui a la même activité.

Qu'est ce qu'il y a savoir sur Paris ?

Paris (/pa.ʁi/) est la capitale de la France. Divisée en vingt arrondissements, elle est le chef-lieu de la région Île-de-France et le siège de la métropole du Grand Paris. Elle est établie au centre du Bassin parisien, sur une boucle de la Seine, entre les confluents avec la Marne et l'Oise. Occupé depuis le IIIe siècle av. J.-C. par le peuple gaulois des Parisii, le site original de Lutèce prend le nom de Paris vers 310 puis se développe par enceintes successives. Capitale du royaume des Francs durant le règne de Clovis, Paris devient une des principales villes de France au cours du Xe siècle, avec des palais royaux, de riches abbayes et une cathédrale. Au cours du XIIe siècle, avec l'université de Paris, la cité devient un des premiers foyers en Europe pour l’enseignement et les arts. Le pouvoir royal se fixant dans cette ville, son importance économique et politique ne cesse de croître. Ainsi, au début du XIVe siècle, Paris est l'une des villes les plus importantes du monde chrétien. Au XVIIe siècle, elle est la capitale de la principale puissance politique européenne, puis au XVIIIe siècle, l'un des plus grands centres culturels de l’Europe et, au XIXe siècle, la capitale des arts et des plaisirs. La ville connaît de profondes transformations sous le Second Empire, donnant à l'ancien Paris médiéval le visage du Paris moderne, caractérisé par des grands boulevards et des places dégagées. Au début du XXe siècle est inaugurée la première ligne du métro de Paris, puis la construction d'habitations à bon marché et l'introduction d'un urbanisme de tours et de barres transforment de nombreux quartiers des arrondissements périphériques. Le centre de la capitale est profondément rénové dans les années 1960 avec le déménagement des Halles vers Rungis, remplacées par le Forum souterrain des Halles et la gare RER de Châtelet-Les Halles, et la construction du Centre Pompidou. Parallèlement sont construits le Boulevard périphérique et la voie sur berge. Paris intra-muros, d’une superficie de 105 km2, compte 2 165 423 habitants au 1er janvier 2019. Son aire d'attraction, qui s'étend aujourd'hui sur 18 941 km2 et 1 929 communes, compte quant à elle 13 064 617 habitants au 1er janvier 2018, constituant ainsi l'aire d'attraction la plus peuplée de France et de l'Union européenne. Le tissu économique de Paris est caractérisé principalement par des activités tertiaires supérieures. Les activités d’information et de communication y sont fortement représentées, à l’instar de la programmation et diffusion audiovisuelle, la presse écrite nationale, l'édition. Les activités financières et d'assurance, les activités des sièges sociaux, juridiques et comptables de grandes entreprises d’envergure internationale caractérisent le territoire. L'importance du commerce et des services de proximité est également une spécificité puisqu'un peu plus du tiers des emplois du commerce de détail de l'agglomération parisienne se trouvent à Paris. La densité de l'habitat, de la population, des activités et des réseaux conduisent néanmoins à certains problèmes de déplacements, de pollution atmosphérique, d'approvisionnement de la capitale ou de coût de l'immobilier. Destination touristique visitée chaque année par quelque dix millions de touristes étrangers (treize pour Paris et la petite couronne), Paris possède un patrimoine architectural mondialement connu comme la cathédrale Notre-Dame de Paris, la Tour Eiffel, le musée du Louvre ou encore l'Arc de Triomphe. Du classicisme de certains édifices du centre-ville aux styles néo-classique (musée d'art moderne et palais de Chaillot) ou moderne (Maison de l'Unesco, voûte du CNIT, Maison de la Radio et de la Musique), la tendance au gigantisme s’affirme avec les tours du Front de Seine et des quartiers d’Italie et de Montparnasse. Des événements, des concerts, des festivals et d’autres animations rythment la vie culturelle de la capitale comme la semaine internationale de la mode, qui a lieu tous les six mois, Paris Plages en été ou Nuit blanche en octobre. La capitale accueille également de grands événements sportifs comme le tournoi de Roland Garros, l'arrivée du Tour de France ou le marathon de Paris et héberge des clubs sportifs renommés comme le club de football du Paris Saint-Germain et celui de rugby à XV du Stade français. Paris a organisé les Jeux olympiques en 1900, puis en 1924, et les accueillera à nouveau en 2024.

Géographie

Paris se situe au cœur d'un vaste bassin sédimentaire aux sols fertiles et au climat tempéré, le bassin parisien, sur une boucle de la Seine, entre les confluents de celle-ci avec la Marne et l'Oise. Selon la géographie des régions naturelles de France, la ville de Paris se situe entre le Pays de France (rive droite) et le Hurepoix (rive gauche), la Seine correspondant à la limite entre les deux régions. Au milieu du Bassin parisien, deux îles sur la Seine constituent le cœur historique de Paris : l'île Saint-Louis, la plus à l'est et l'île de la Cité, la plus à l'ouest. La ville s'étend de part et d'autre du fleuve, sur une superficie environ deux fois supérieure au nord, sur la rive droite, à celle au sud, sur la rive gauche. Paris intra-muros, délimité de fait en 1844 par l'enceinte de Thiers, puis administrativement en 1860 par l'annexion de communes ou de leurs quartiers, est aujourd'hui séparé de ses communes limitrophes par une frontière artificielle, le boulevard périphérique, voie rapide urbaine de 35 km. Les accès routiers se font par les portes de Paris ou par les routes et autoroutes qui rejoignent cette rocade, dont la couverture progressive permet de mieux ouvrir Paris à son agglomération. Au-delà de l'enceinte de Thiers, deux grands espaces boisés ont été aménagés par le baron Haussmann, préfet de la Seine de 1853 à 1870, sur des communes voisines, avant d'être rattachés à Paris en 1929 : à l'ouest, le bois de Boulogne (846 hectares, 16e arrondissement) et à l'est, le bois de Vincennes (995 hectares, 12e arrondissement), ce qui porte le périmètre de la ville à 54,74 km. Paris s'étend également sur l'héliport (15e arrondissement). Plus anecdotique, depuis 1864, la ville de Paris est propriétaire du domaine entourant les sources de la Seine, à 231 km de la ville. La superficie de la ville de Paris est de 105,40 km2 (113e rang des communes de France métropolitaine). Le boulevard périphérique mesure 34,98 km, donnant ainsi une surface de 84,45 km2 à Paris intra-muros en excluant les bois de Boulogne et de Vincennes. Son unité urbaine s'étend sur 2 853,5 km2 et rassemble 10 858 852 habitants, répartis dans 411 communes d'Île-de-France. Le point zéro des routes de France est matérialisé par une dalle située devant Notre-Dame de Paris. La Seine traverse la ville en formant un arc de cercle, y entrant par le sud-est pour en sortir au sud-ouest. Plus de trente ponts permettent de la franchir. La ville est également traversée par la Bièvre, aujourd'hui entièrement souterraine, qui arrive du sud, et par le canal Saint-Martin (4,5 kilomètres), inauguré en 1825. Il constitue la partie terminale du canal de l'Ourcq (108 kilomètres) et du canal Saint-Denis (6,6 kilomètres), ouvert en 1821, qui permet de rejoindre la Seine en aval en évitant la traversée de la ville. Il alimente le bassin de la Villette, passe en souterrain sous les boulevards Jules-Ferry et Richard-Lenoir et la place de la Bastille, traverse le port de l'Arsenal et rejoint la Seine en amont de l'île Saint-Louis. Autrefois, la Seine recevait encore dans Paris un autre affluent : le ruisseau de Ménilmontant qui traversait les faubourgs Saint-Martin et Saint-Denis, passait derrière la Grange-Batelière, continuait en traversant la Ville-l'Évêque et le Roule et se jetait dans la Seine au nord de la colline de Chaillot. À partir du XVIe siècle, il fut transformé en égout et devint le Grand Égout recouvert autour de 1760. D'autres cours d'eau ont traversé Paris, dont le ru des Orgueilleux, la darse du fond de Rouvray, le ruisseau de Gravelle, le ruisseau de Montreuil — également appelé ruisseau de la Pissotte — ou le ruisseau de Saint-Germain. La ville a été marquée par de nombreuses inondations, dont les plus importantes avant le XXe siècle sont celles de 583, 842, 1206, 1280, 1325, 1407, 1499, 1616, 1658, 1663, 1719, 1733, 1740, 1764, 1799, 1802, 1836, 1844 et 1876. Pour la période récente, les plus importantes sont la crue de la Seine de 1910, celles de 1924, 1955, 1982 et 2016. Le site de Paris s'étend autour d'une large vallée englobant le cours actuel de la Seine, la captation de la Bièvre à l'époque néolithique, et le cours de la Seine antérieur à cette captation qui formait un arc-de-cercle de Bercy au pont de l'Alma autour des Grands Boulevards. Cet ancien cours qui divaguait en bras multiples était un territoire marécageux drainé au Moyen Âge qui fut inondé en 1910. Cette plaine alluviale s’étend au nord jusqu’aux rues de Paradis, Bleue, Lamartine, Saint-Lazare, de la Pépinière, La Boétie dont le tracé correspond à un ancien fossé qui marquait au Moyen Âge la limite de la censive (voir droit féodal à Paris) des Marais Sainte-Opportune. Au-delà le terrain s’élève vers le col de la Chapelle à l’est, la butte Montmartre au centre et, en pente douce, vers le large col d’une altitude de 40 mètres à 50 mètres entre cette butte et la colline de Chaillot. Passé ce col, la pente très faible en direction de la Seine à Levallois-Perret et à Clichy correspond aux quartiers de la Plaine-de-Monceaux et des Batignolles. Sur la rive gauche, la vallée s'étend à l'ouest sur les territoires du 7e arrondissement, et aux quartiers de Grenelle et de Javel, à l'est sur ceux des quartiers du Jardin-des-Plantes, de la Salpêtrière et de la Gare. L'altitude de ces territoires, de 31 mètres à 39 mètres, est de peu supérieure au niveau moyen du fleuve de 26,72 mètres. L’érosion entre les deux cours du fleuve, actuel et ancien, avait laissé subsister sur la rive droite les modestes éminences insubmersibles de Saint-Germain-l’Auxerrois, de Saint-Jacques-la-Boucherie, de Saint-Merri, de Saint-Gervais, de la butte des Moulins et de la butte Saint-Roch en grande partie arasées lors de travaux d’urbanisme. Le monceau Saint-Gervais est cependant encore perceptible autour de l’église éponyme. Les escaliers de la rue Saint-Bon et de la rue Cloche-Perce débouchant sur la rue de Rivoli et l'élévation sur un socle de la tour Saint-Jacques, vestige de l'ancienne église éponyme, témoignent également des opérations de nivellement du Second Empire. Cette vallée est entourée par des collines qui sont des buttes-témoins ; ce sont, sur la rive droite, Montmartre (131 m), Belleville (128,5 m), Ménilmontant (108 m), les Buttes-Chaumont (103 m), Passy (71 m) et Chaillot (67 m) ainsi que, sur la rive gauche, Montparnasse (66 m), la Butte-aux-Cailles (63 m) et la Montagne Sainte-Geneviève (61 m). Le col de la Chapelle entre les hauteurs de Belleville et la butte Montmartre est le lieu de passage des voies de communication vers les régions du Nord et de l'Est, routières depuis l'Antiquité (rues du Faubourg-Saint-Denis, du Faubourg-Saint-Martin, du Faubourg-Poissonnière et leurs prolongements dans le 18e arrondissement), puis fluviales canal de l'Ourcq, canal Saint-Martin et ferroviaires au départ des gares du Nord et de l'Est. Bien que remblayée de plusieurs mètres dans le 13e arrondissement, la vallée de la Bièvre souterraine est perceptible entre la montagne Sainte-Geneviève, Montparnasse et Montsouris à l'ouest, et la butte-aux-Cailles à l'est. Par ailleurs, les déblais du rempart de Charles V, augmentés d’accumulations d’immondices, avaient formé une série de petites buttes utilisées comme éléments de fortification au début du XVIIe siècle, bastion de la porte Saint-Antoine à l’est de l’actuel boulevard Beaumarchais, bastion du Temple au nord de l’actuelle place de la République, bastion Saint-Martin, butte de Bonne-Nouvelle, butte des Moulins et butte Saint-Roch. Ces buttes ont également été nivelées à l’exception de la butte Saint-Martin au sommet de la rue Meslay et de la butte de Bonne-Nouvelle qui domine à une altitude de 47 m les quartiers environnants. Dans d’autres quartiers, le relief a été modifié au cours des siècles par l’apport de déblais, l’accumulation de matériaux de démolition et de débris qui ont élevé le niveau du sol dans le centre de Paris et dans l’île de la Cité ou par des actions volontaires d’abaissement de 5 m de la butte de l’Étoile, d’adoucissement de la pente de l’avenue des Champs-Élysées au XVIIIe siècle, d'arasement du sommet de la colline de Chaillot (actuelle place du Trocadéro-et-du-11-Novembre) dans les années 1860 et de remblaiement de la vallée de la Bièvre au début du XXe siècle. Paris est situé dans la partie centrale du bassin parisien. Cet ensemble géologique est une cuvette orientée nord-nord-ouest/sud-sud-est limitée par des massifs hercyniens (Ardenne, Hunsrück, Vosges, Morvan, Massif central et Massif armoricain), sur laquelle sont accumulés des terrains sédimentaires. Le centre de cette cuvette est situé dans la Brie à Courgivaux au sud de Château-Thierry, 80 km à l’est de la capitale. La géologie de Paris et de ses alentours représente une synthèse de cet ensemble. Les premiers sédiments (grès et schistes) ont été déposés sur le socle cristallin par une mer peu profonde au cambrien, au silurien et au dévonien (de –540 à –358 millions d’années). Après une émersion au Carbonifère et au permien (de –358 à –252 millions d'années), les mers chaudes ont envahi le bassin déposant des micro-organismes formant des couches calcaires, se sont retirées puis sont revenues. Ces phases de transgressions marines, d’émersion, entrecoupées d’épisodes lacustres ont formé sous le sol de Paris, au-dessus des plus anciennes strates profondément enfouies, des couches successives de calcaires, de sables, de gypse et de marnes d’une épaisseur totale d'environ 2 500 mètres en plusieurs cycles. Cycle dano-montien, il y a environ 60 millions d’années. La mer venue de l’ouest dépose des calcaires pisolithiques (calcaire en grains irréguliers en forme de pois). Cycle thanétien de –59 à –55 millions d’années. Le bassin parisien est un golfe ouvert au nord dans un climat tropical où se forme un banc calcaire qui absorbe les produits de l’érosion continentale. Cycle yprésien de –55 à –47 millions d'années. Le bassin parisien est recouvert par une mer au nord et au nord-ouest. L’anticlinal de l’Artois se forme à cette époque séparant le bassin parisien de la Flandre. Une argile plastique provenant du Massif central par les cours d’eau débouchant dans des lagunes se dépose au sud de la vallée de la Seine et dans la Brie jusqu’à Provins. Cycle lutétien de –47 à –41 millions d'années. Les dépôts marins atteignent Houdan et Melun. Un nouveau soulèvement de l’anticlinal de l’Artois sépare définitivement le bassin parisien de la Flandre. Cet épisode est celui de la formation de calcaires grossiers. Cycle ludien de –38 à –34 millions d'années. Après une immersion, la mer se retire laissant place à une dépression lagunaire où se jettent des cours d’eau venant de l’est. Ce lac s’assèche ce qui entraîne la formation de gypse apporté par les eaux douces ayant lessivé les terrains salifères de Lorraine. Cycle stampien de –34 à –28 millions d'années. Cette période est celle du dernier retour de la mer qui dépose les sables de Fontainebleau. Cycle aquitanien de –23 à –20 millions d'années. Ce cycle est le dernier épisode lacustre. Les lacs s’assèchent progressivement d’abord temporairement en été puis définitivement. Le calcaire de Beauce partiellement silicifié se forme à cette époque. Miocène de –20 à –5 millions d'années. Après l’assèchement du lac de Beauce, la région connaît un climat subtropical humide au cours duquel les roches superficielles s’altèrent formant l’argile à silex et les meulières puis un refroidissement pendant lequel la surface se couvre d’un manteau de poudre apporté par le vent, le lœss, mélange de calcaire, d’argile et de grains de sable qui rend fertile les plateaux calcaires. Pliocène de –5 à –2,5 millions d'années (orogenèse). Le dernier plissement ayant affecté le sol de Paris à l’époque de la formation du massif alpin, a déterminé sa structure actuelle formant deux bombements d’orientation nord-ouest-sud-est ; au sud l’anticlinal de Meudon qui passe par Versailles, Meudon, Châtillon, Bagneux Saint-Maur en s’enfonçant de l’ouest vers l’est ; au nord un anticlinal par Ronquerolles et Louvres. Ces bombements encadrent un synclinal, la fosse de Saint-Denis qui passe par Pontoise, Cormeilles-en-Parisis, Argenteuil, Villemomble, Rosny-sous-Bois. Cet ensemble est incliné en pente douce vers le nord. La ville de Paris est principalement située entre ces deux saillies sur le synclinal de Saint-Denis. Ce soulèvement du bassin et l’abaissement du niveau de la mer due aux glaciations ont eu pour résultat l’enfoncement des vallées au quaternaire récent. La Seine dont le débit était beaucoup plus important à l’époque glaciaire a tracé de larges méandres. L’érosion du fleuve dans cette vallée a laissé émerger les buttes-témoins de Montmartre et des collines de Belleville-Ménilmontant,,. Ces plissements et l’érosion font affleurer quatre couches sédimentaires correspondant aux quatre types structuraux géologiques du bassin parisien présents à Paris. Le calcaire grossier du lutécien sur une épaisseur pouvant atteindre 20 mètres s’étend rive gauche du Jardin des plantes à Vaugirard et colline de Chaillot. Le calcaire de Saint-Ouen sous la plaine Monceaux et la montagne Sainte-Geneviève. Le plateau de la Brie à Belleville et Ménilmontant avec des calcaires datant de 35 millions d’années d’une épaisseur de l’ordre de 12 mètres. Le plateau de la Beauce (stampien) au sommet des buttes témoins de Montmartre et de Belleville-Ménilmontant.D’autres roches qui ont également été exploitées pour la construction sont présentes dans le sous-sol : les sables (alluvions) de la Seine, les argiles dans la vallée de la Bièvre et à Vaugirard, le gypse à Montmartre et à Belleville. Ces matériaux ont été extraits sous forme de carrières de calcaire, gypse et pierre meulière principalement sur la rive gauche, de la place d'Italie à Vaugirard pour le calcaire, à Montmartre, Belleville et Ménilmontant pour le gypse. Cette exploitation datant probablement de l'époque romaine et attestée par des documents de 1292, s'est poursuivie jusqu'au milieu du XIXe siècle, les dernières ayant été fermées en 1860 à l'emplacement de l'actuel parc des Buttes-Chaumont et du quartier de la Mouzaïa. Cette extraction s'est aujourd'hui déplacée vers l'Oise, à Saint-Maximin par exemple. Certaines ont été utilisées comme catacombes et forment l'ossuaire municipal, dont une partie est ouverte au public. La superficie excavée représente plus de 850 hectares soit plus du dixième du territoire de Paris. Le sous-sol fragilisé est surveillé et consolidé par l'Inspection générale des carrières fondée en 1777. Les nappes d'eau du sous-sol parisien dans la nappe des sables albiens ont fourni de l'eau à la ville, par forage de puits artésiens. Une station météorologique, ouverte le 17 juin 1872, est située dans le 14e arrondissement, dans la partie sud du parc Montsouris (coordonnées : 48,82167, 2,33778), à 75 mètres d'altitude. Paris a un climat de type océanique dégradé : l'influence océanique dépasse celle continentale et se traduit (1981 - 2010) par une température minimale moyenne de 15,1 °C de juin à août et de 3 °C de décembre à février et de 8,9 °C sur l'année, avec des pluies fréquentes en toutes saisons (111 jours) et un temps changeant mais avec des pluies plus faibles (637 millimètres) que sur les côtes, et quelques pointes de températures (influence continentale) au cœur de l'hiver ou de l'été. Le développement de l'urbanisation provoque une augmentation de la température et une baisse du nombre de jours de brouillard,. Au cours du XXe siècle, le climat de Paris est devenu plus doux et légèrement plus arrosé. Les températures minimales ont augmenté de 1,4 °C entre 1901 et 2000, avec une accélération notable à compter de la deuxième moitié du XXe siècle. Lors de la canicule européenne de 2003, il a fait 39,4 °C le 6 août, 39,5 °C le 11 août et 39,4 °C le 12 août. Le record de température minimale la plus chaude a eu lieu les 11 et 12 août 2003 avec 25,5 °C. En raison de l'effet d'îlot de chaleur urbain, un écart de 4 °C à 8 °C a été observé lors de cette canicule entre le centre de Paris et les zones moins urbanisées alentour. En 2012, le maximum observé a été de 38,4 °C le 18 août et de 38,1 °C le 19 août. Le 31 octobre 2014, le maximum était de 22 °C. Le 1er novembre 2014, le maximum du mois de novembre est battu de 0,4 °C avec 21,4 °C. Le 7 novembre 2015, la température culmine à 21,6 °C. Durant la période froide, la journée où il a gelé le plus tardivement était le 8 janvier 1935 avec −0,7 °C, puis le 18 janvier 2016 avec −1,2 °C. Aucun gel n'est survenu pendant 340 jours de suite en 2015-2016 (il avait gelé le 12 février 2015). En 2016, le 25 août, la température atteint 36,5 °C et à 22 h 29,2 °C (33,7 °C le 12 août 2003 à 22 h). Le 25 juillet 2019, est battu le record absolu de chaleur s'élevant à 42,6 °C mesuré depuis la station du parc Montsouris. En raison du réchauffement climatique, le climat de Paris à la fin du XXIe siècle sera plus chaud. On projette pour Paris, à la fin du siècle, un climat proche de celui existant au début du siècle à Séville. Le nombre de journées estivales par an (température maximale supérieure à 25° C) devrait augmenter de 10 à 60 jours (pour une moyenne annuelle de 49 jours aujourd’hui). Les canicules sont appelées à devenir plus fréquentes, plus intenses et plus longues, et les hivers plus doux et arrosés,. Le nombre de jours très chauds (température maximale supérieure à 30 °C) atteindrait 10 à 45 jours par an à la fin du siècle, contre 10 jours en moyenne au début du siècle. Alors que la période de retour des canicules en région parisienne était d'environ 9 ans entre 1960 et 1989, une ou deux canicules sont à prévoir chaque année entre 2070 et 2099. La durée des vagues de chaleur augmentera également, passant de 5 à 8 jours (écart interquartile) en 1960-1989 à 6-12 jours à la fin du XXIe siècle. Des vagues de chaleur avec des durées exceptionnelles (par exemple 5 semaines) sont attendues à la fin du XXIe siècle. Un été comme celui de 2003, soit le plus chaud jamais observé à Paris avec une température moyenne de 22,6 °C, deviendrait fréquent à la fin du siècle et pour les scénarios les plus pessimistes (sans politique climatique visant à faire baisser ou stabiliser les émissions de gaz à effet de serre). Tous les trimestres, Météo-France et l'Agence parisienne du climat éditent un bulletin climatique[Passage à actualiser] qui revient en détail sur les saisons passées et les compare à celles des 30 dernières années. Le 10 septembre 1896, une violente tornade frappe le cœur de Paris, peu avant 15 heures. Elle se déplace de 6 km et fait cinq morts et une centaine de blessés. La pollution atmosphérique est un problème de santé publique à Paris, qui a motivé la création du réseau de surveillance Airparif en 1984 et, depuis 2001, des politiques de réduction de la présence automobile, en particulier des véhicules les plus polluants. Selon une étude publiée en 2021 dans la revue The Lancet Planetary Health, Paris est la 4e ville européenne où la mortalité due à l’exposition au dioxyde d’azote, émis majoritairement par le trafic routier et principalement par les motorisations diesels, est la plus importante. La densité urbaine de Paris, triple de celle de Londres, découle des immeubles plus hauts, du nombre réduit de maisons de ville et d'espaces verts (2 300 hectares en incluant les bois) avec une biodiversité assez limitée. Hormis la création du parc de la Villette dans les années 1980, la reconquête d'espaces verts est récente. En cas de rupture des transports, Paris n'est que peu résiliente, avec à peine quelques jours d'autonomie alimentaire, notamment depuis la disparition d'une ceinture maraîchère autour de Paris au XXe siècle. L’Île-de-France n’est autonome qu’à hauteur de 10 % pour les légumes frais, de 1,5 % pour les fruits, de 12 % pour les œufs et de 1 % pour le lait, l’autonomie alimentaire n’étant atteinte que pour le blé (159 %) et le sucre (117 %). Paris est un îlot de chaleur urbain avec un excédent moyen supérieur à 3 °C pour les valeurs nocturnes. De ce fait, la canicule d’août 2003 a engendré une surmortalité constatée en Île-de-France supérieure à la moyenne nationale. Aussi reconnue comme un élément de modération du climat, l'agriculture urbaine a en 2016 une place très modeste comparée à d'autres métropoles comme Détroit, Montréal, Berlin ou Bruxelles, avec seulement 44 installations agricoles (1,6 hectare sur les toits et 1,3 hectare au sol). La Ville se donne un objectif de 33 hectares en 2020 en mobilisant de l'espace sur les toits de Paris. Le 15 septembre 2021, la Mairie de Paris ouvre les portes de l'Académie du Climat dans la Mairie du 4e. Elle a pour but de réfléchir et d'agir contre le réchauffement climatique à Paris. Elle est seulement ouverte pour les jeunes entre 9 ans et 25 ans. Le premier mode de déplacement est la marche, qui assure 40 % des trajets quotidiens, qu'ils soient internes à Paris ou entre Paris et sa banlieue. En surface, elle représente 75 % des déplacements. Viennent ensuite les transports en commun, au premier rang desquels figure le métro, qui assure 20 % des déplacements parisiens. Présent depuis 1900 (date d'ouverture du premier tronçon de la ligne 1), il compte en 2017 16 lignes, et est considéré comme l'un des symboles de la ville, notamment grâce à son style architectural Art nouveau. Les transports en commun ferrés sont complétés par les cinq lignes du RER, réseau ferroviaire suburbain qui facilite les relations à l'échelle de l'agglomération parisienne ; par les six grandes gares ferroviaires (Paris-Austerlitz, Paris-Est, Paris-Gare-de-Lyon, Paris-Montparnasse, Paris-Nord, Paris-Saint-Lazare) qui relient Paris à sa périphérie grâce à une quinzaine de lignes de chemin de fer de banlieue (Transilien), ainsi qu'à toutes les villes de France et aux pays proches par le biais du TGV ou de trains classiques ; et enfin, plus récemment, par un tramway quasi circulaire (lignes T3a et T3b). Enfin, à côté des transports en commun ferroviaires existe un réseau dense d'une centaine de lignes de bus sur un plan initialement tracé pour l'essentiel en 1947 et restructuré depuis avril 2019. Pour ce qui est des déplacements quotidiens, aussi bien dans Paris qu'entre Paris et la banlieue, la voiture, dont l'usage est en baisse continue depuis les années 1990, ne joue plus qu'un rôle secondaire - elle ne représente plus aujourd'hui que 13 % des déplacements. Le taux d'équipement automobile des ménages à Paris est de 36,8 % en 2014. La circulation routière n'en reste pas moins dense et souvent difficile, et génère une pollution très élevée (90 % des Parisiens sont exposés à des taux de pollution supérieurs aux normes sanitaires, et la qualité de l'air est mauvaise ou très mauvaise 40 % de l'année). La circulation automobile bénéficie pourtant, pour s'effectuer, d'un important ensemble d'infrastructures successivement créées. Ce sont tout d'abord les larges avenues tracées par Haussmann au XIXe siècle, qui facilitèrent alors grandement un trafic déjà important à cette époque. La ville a ensuite été entourée par le boulevard périphérique, terminé en 1973, qui est l'autoroute urbaine la plus empruntée d'Europe avec 270 000 véhicules par jour. Au même moment était mis en place un réseau d'autoroutes urbaines en toile d'araignée reliant Paris aux banlieues périphériques et au reste du pays. En 2010, une étude place néanmoins l'agglomération parisienne championne d'Europe des embouteillages routiers sur 109 agglomérations étudiées. Les automobilistes passent en moyenne 78 heures par an dans le trafic routier, soit 11 minutes par jour. Le stationnement à Paris est payant dans la quasi-totalité des rues, mais il s'effectue essentiellement (à 80 %) en parkings souterrains. En 2014, 17 636 taxis circulent à Paris; ils assurent 0,5 % des déplacements. La mairie a lancé le 2 octobre 2011 le système de location de voitures en libre-service de courte durée « Autolib' ». Confié par délégation de service public au groupe Bolloré, ce service permettait de louer un véhicule conçu spécifiquement pour cet usage : la Bluecar, voiture totalement électrique à quatre places de 3,65 m de longueur, dotée d'un coffre de 350 dm3 et d'une autonomie variant de 150 à 250 km,. Le service a été définitivement fermé le 31 juillet 2018. Après avoir quasiment disparu dans les années 1980 (la circulation automobile était alors 85 fois supérieure à la circulation cycliste à Paris), le vélo n'a cessé d'augmenter très rapidement depuis les années 1990 - le nombre de déplacements effectués à vélo a été multiplié par 10 entre 1991 et 2010. Pour les Parisiens, la circulation cycliste représente désormais un tiers de la circulation automobile, et est supérieure de 45 % à la circulation en deux-roues motorisés. La prolongation de ces tendances laisse penser qu'au cours des années 2020 la circulation cycliste deviendra supérieure à la circulation automobile. Néanmoins, la part des vélos dans les déplacements n'était encore estimée qu'à 3 % en 2008, positionnant Paris dans le bas du classement des capitales européennes les plus cyclistes. La ville développe depuis 1996 un réseau de pistes cyclables en augmentation constante qui atteint en 2011 700 km incluant les bandes et pistes cyclables ainsi que les couloirs de bus élargis,. À la suite de Rennes et Lyon, la mairie de Paris lance le 15 juillet 2007 un système de location de vélos en libre-service, baptisé Vélib', avec le réseau le plus dense d'Europe, 20 000 vélos fin 2007, 1 400 stations dans Paris, une tous les 300 mètres en moyenne, et géré par JCDecaux puis par Smovengo depuis le 1er janvier 2018. Paris est la deuxième ville d'Europe en trafic aérien de passagers en 2015, et la cinquième au monde en 2015. Les deux aéroports qui accueillent l'essentiel du trafic — Orly et surtout Roissy-Charles-de-Gaulle — ont transporté 95,4 millions de passagers et 2,2 millions de tonnes de fret en 2015. Les aéroports franciliens sont gérés par le Groupe ADP. Afin de les relier à Paris, plusieurs moyens de transport routiers sont disponibles comme l'OrlyBus et le RoissyBus, ainsi que des navettes ferroviaires comme l'Orlyval, le tramway T7 (en correspondance à la gare de Rungis - La Fraternelle avec les trains de la ligne C du RER) et la Ligne B du RER.

Urbanisme

La plupart des souverains français depuis le Moyen Âge ont tenu à laisser leur marque sur une ville qui n'a jamais été détruite, contrairement à Londres (grand incendie de 1666), Lisbonne (tremblement de terre de 1755) ou Berlin (combats de la Seconde Guerre mondiale). Tout en conservant l'empreinte du passé le plus ancien dans le tracé de certaines rues, Paris a élaboré au cours des siècles un style homogène et a su moderniser ses infrastructures. Jusqu'au Moyen Âge, la ville était composée d'une dizaine d'îles ou bancs de sable dans la Seine ; il en subsiste trois : l'île Saint-Louis, l'île de la Cité et l'île aux Cygnes. L'organisation actuelle de la ville doit beaucoup aux travaux d'Haussmann, sous le Second Empire. Il a fait percer la plupart des voies les plus fréquentées aujourd'hui (Boulevard Saint-Germain, Boulevard de Sébastopol…). On associe souvent Paris à l'alignement d'immeubles de hauteur égale le long d'avenues bordées d'arbres, aux façades rythmées par les ornements du deuxième étage et le balcon filant du cinquième étage. Le centre de Paris se distingue de celui de beaucoup d'autres grandes villes occidentales par la densité de sa population. Depuis l'édit du grand voyer de France de 1607 réglementant les saillies sur voie, il existe des règles strictes d'urbanisme à Paris, en particulier des limites de hauteur et de densité des immeubles. Aujourd'hui, les nouveaux bâtiments de plus de trente-sept mètres, hauteur maximale admise entre 1974 et 2010, sont autorisés jusqu'à 50 m voire 180 m seulement dans quelques quartiers périphériques ; la limite de hauteur est encore moins élevée dans de nombreux quartiers centraux. La tour Montparnasse (210 m) était depuis 1973 le plus haut immeuble de Paris et de France, jusqu'à l'exhaussement à 231 m de la tour First en 2011, dans le quartier de la Défense, à Courbevoie. Les gratte-ciels se multiplient en proche banlieue, en particulier dans le quartier de La Défense et d'autres tours, d'une hauteur comprise entre 265 m et 323 m, y sont en projet. La Tour Trinity est en construction depuis 2016 et a ouvert en 2021 tandis que les autres tours verront le jour en 2020[Passage à actualiser],. La voirie parisienne consacre 60 % de son espace aux chaussées et 40 % aux trottoirs. Paris comptait 6 088 voies publiques ou privées en 1997. La plus large (120 mètres) est l'avenue Foch (16e), la plus étroite (largeur minimale 1,80 m) la rue du Chat-qui-Pêche (5e). La plus longue (4 360 m) de Paris intra-muros est la rue de Vaugirard (6e et 15e), la plus courte (5,75 m) la rue des Degrés (2e). L'avenue la plus courte (14 m) est l'avenue Georges-Risler (16e). La voie la plus pentue (17 %) est la rue Gasnier-Guy (20e). Il existe un mobilier urbain typiquement parisien, immédiatement associé à la ville, généralement de couleur vert bouteille, et qui participe à l'image et à l'âme de Paris : les fontaines Wallace ; les entrées de certaines stations de métro dotées d'édicules Guimard ; les colonnes Morris ; les kiosques à journaux Davioud (1857), avec leur petit dôme et leur frise caractéristique ; les échoppes des bouquinistes ; mais aussi certains modèles de kiosques à musique, réverbères, bancs publics, etc. Exemples de divers types du mobilier urbain Entre 1870 et 1940, la capitale de la France prend peu à peu un nouveau visage : Paris laisse place au « Grand Paris ». L'organisation administrative de Paris avait connu sous Napoléon III une adaptation à l'évolution démographique. Mais la ville est restée ensuite enfermée dans l’enceinte de Thiers (sa limite en 1860), sans connaître de nouvelle évolution administrative. Paris, surpeuplée, ne pouvant loger l'importante immigration provinciale, les communes périphériques absorbent le trop-plein de l'expansion démographique liée à l'exode rural et à la croissance économique de la ville : la notion contemporaine de « banlieue » fait son apparition,. Désormais, on parle moins de Paris que de la région parisienne. Jusqu’alors largement négligés, de nouveaux problèmes, comme celui des transports, apparaissent. En 1961, à la demande du général de Gaulle, Paul Delouvrier planifie enfin l'évolution urbaine et élabore la construction de cinq villes nouvelles et du réseau de RER. Mais cette mutation majeure ne s'accompagne pas de la création d'une autorité unique, voyant au contraire deux des trois départements de la région parisienne (la Seine et la Seine-et-Oise) en constituer sept qui, s'ils sont plus proches des habitants, dispersent également les ressources fiscales et les compétences politiques. Tandis que la population de la ville de Paris diminue sensiblement de 1954 à 1982 (- 23,6 %), puis plus lentement à la fin du XXe siècle avant d'augmenter légèrement ces dernières années, celle de la banlieue s'accroît sans discontinuer depuis la fin du XIXe siècle, jusqu'à totaliser au XXIe siècle près de 80 % de la population du grand Paris. La géographie sociale de l’agglomération s'est calquée sur les grandes tendances de la ville durant le XIXe siècle : les classes aisées se retrouvent dans l'Ouest et dans le Sud-Ouest et les plus populaires dans le Nord et dans l'Est. Les autres secteurs sont peuplés de classes moyennes, avec cependant des exceptions liées au site et à l'histoire des communes, comme Saint-Maur-des-Fossés à l'est et Enghien-les-Bains au nord, qui accueillent une population fortunée. Les grands ensembles ont été édifiés durant les années 1960 et 1970 afin de loger rapidement et à bas coût une population en rapide expansion. Une certaine mixité sociale y existait à l'origine, mais l'accession à la propriété (ouverte aux classes moyennes à partir des années 1970), leur piètre qualité de construction et leur mauvaise insertion dans le tissu urbain ont contribué à les faire déserter par ceux qui le pouvaient et à n'y attirer qu'une population sans grandes possibilités de choisir : la proportion d’immigrés pauvres y est très forte. On trouve des « quartiers sensibles » dans les arrondissements du Nord et de l'Est parisien, autour de la Goutte-d'Or et de Belleville notamment. En banlieue nord de Paris, ces quartiers sont essentiellement concentrés dans une grande partie du département de la Seine-Saint-Denis et dans une moindre mesure à l'est du Val-d'Oise. D'autres, plus épars, se trouvent par exemple dans la vallée de la Seine, en amont à Évry et Corbeil-Essonnes (Essonne), en aval aux Mureaux et à Mantes-la-Jolie (Yvelines) ou dans certains ensembles sociaux des villes nouvelles. La hausse continue des prix de l'immobilier explique le remplacement progressif des populations modestes ou intermédiaires par une nouvelle classe plus aisée. On constate ce processus de gentrification dans de nombreuses autres mégapoles comme Londres ou New York. À Paris, cette évolution a vulgarisé le terme de bobos (pour bourgeois-bohème, terme flou mais très usité, sauf par les sociologues qui y font rarement référence) avant de provoquer une mutation sociale de quartiers encore récemment considérés comme populaires, tels le 10e arrondissement ou certaines communes de proche banlieue comme Montreuil en Seine-Saint-Denis. Ainsi, la part des cadres et des professions intellectuelles est passée de 24,7 % de la population active en 1982 à 46,4 % en 2013. Paris est la 12e ville de France de plus de 20 000 habitants pour la proportion d'assujettis à l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), soit 34,5 foyers fiscaux pour 1 000 habitants. 73 362 foyers fiscaux déclaraient un patrimoine moyen de 1 961 667 euros en 2006. Le 16e arrondissement arrive en tête pour le nombre de redevables avec 17 356 contribuables,. Avec 27 400 euros de revenu moyen par unité de consommation en 2001, les ménages parisiens sont les plus aisés de France. Les quatre autres départements en tête du palmarès sont tous franciliens : Hauts-de-Seine, Yvelines, Essonne et Val-de-Marne, ce qui reflète la concentration de professions très qualifiées à haut revenu dans la région Île-de-France. Mais si Paris a une image d'une « ville de riches » avec une proportion de classes sociales élevées plus importante qu'ailleurs, sa sociologie intra-muros reste en réalité très contrastée. Selon l'indice de parité de pouvoir d'achat (PPA), les revenus réels des Parisiens sont très inférieurs à leurs revenus nominaux : le coût de la vie intra-muros (à commencer par celui du logement) est particulièrement élevé, et certains types de denrées coûtent plus cher à Paris que dans le reste de la France. De plus, au contraire du revenu médian, le revenu moyen cache les disparités, quelques très hauts revenus pouvant éclipser de très bas revenus beaucoup plus nombreux. Dans le cas de Paris, le seuil des 10 % de revenus les plus hauts (9e décile) s'élève à 50 961 euros annuels, ce qui explique en partie le haut revenu moyen de la capitale et l'écart important entre le revenu moyen et le revenu médian. Les différences sociales sont traditionnellement marquées entre les habitants de l'Ouest de Paris (essentiellement aisés) et ceux de l'Est. Ainsi, le revenu moyen déclaré dans le 7e arrondissement, le plus élevé, était de 31 521 euros par unité de consommation en 2001, soit plus du double de celui du 19e arrondissement qui n'était que de 13 759 euros, valeur proche de la médiane des revenus de la Seine-Saint-Denis de 13 155 euros. Les 6e, 7e, 8e et 16e arrondissements sont classés au niveau des dix communes franciliennes au revenu moyen le plus élevé alors que les 10e, 18e, 19e et 20e arrondissements sont au niveau des communes les plus pauvres d'Île-de-France. On note enfin de très fortes disparités de revenus au sein même de tous les arrondissements : le rapport interdécile (le seuil des 10 % des revenus les plus élevés divisé par le seuil des 10 % des revenus les plus bas) le plus faible est 6,7 dans le 12e arrondissement, contre 13 pour le 2e arrondissement (qui présente la plus forte dispersion de revenus). Plus globalement, Paris se classe parmi les départements métropolitains aux seuils de bas revenus les plus faibles (81e rang), et présente un rapport interdécile de 10,5 qui en fait le département français où se concentrent les plus fortes disparités sociales. On y constate également des formes de ségrégation sociale dans certains quartiers du nord-est parisien comme celui de Barbès - Rochechouart. En effet, la sociologie de certains arrondissements de l'Est de Paris (comme le 19e) ressemble à celle de quelques quartiers sensibles de banlieue ne constituant que l'extension extra-muros de la cartographie sociale de la ville : le 16e arrondissement se prolonge par des communes de banlieue aisées, alors que le Nord-Est de la ville a pour appendice les communes de la Seine-Saint-Denis, réputées pauvres. Au début des années 2000, la population la plus démunie est concentrée dans les arrondissements du nord-est : 40 % des foyers concernés résident dans les 18e, 19e et 20e arrondissements, contre 2 % dans les 4e et 6e arrondissements. 32,6 % des familles parisiennes d'origine étrangère hors Union européenne vivent sous le seuil de pauvreté ; ce n'est le cas que pour 9,7 % des Français dont la personne de référence est française. Aujourd'hui, on constate une arrivée de plus en plus importante de cadres, aux dépens de la classe ouvrière historiquement installée dans ces quartiers. Cela induit un phénomène de gentrification qui se traduit par une augmentation du prix du foncier et des mutations du paysage urbain. Au quartier de la Goutte-d'Or, l'apparition de la brasserie Barbès caractérisée par une carte chère et une architecture classieuse est représentative de l'embourgeoisement des quartiers du nord-est parisien. Certains quartiers se caractérisent par des regroupements communautaires : le quartier du Marais a la particularité d'attirer une importante communauté homosexuelle à proximité de la communauté juive ashkénaze dont l'implantation autour de la rue des Rosiers remonte au XIIIe siècle. Le 13e arrondissement regroupe quant à lui une importante communauté asiatique dans le quartier des Olympiades. La sociologie d'un quartier peut varier selon les heures. Celui de la place de la Bastille, par exemple, avec ses nombreux bars et lieux de vie nocturne, est animé le soir par beaucoup de jeunes tandis que, dans la journée, il jouit d'une relative tranquillité. Les catégories socioprofessionnelles les plus favorisées représentent en 2018 86 % des transactions de logements contre 69 % en 1998. Inversement, la part des employés et ouvriers achetant un logement n’a cessé de fondre en 20 ans. Leur proportion a été divisée par trois, passant de 15 % à 5 %.

Toponymie

Le nom de la cité est attesté pour la première fois par Jules César, au milieu du Ier siècle av. J.-C., dans La Guerre des Gaules, sous la forme Lutecia ou Lutetia (selon les manuscrits). On trouve ensuite Lutetia apud Parisios au IVe siècle (Parisios étant à l'accusatif pluriel) ; puis Parisios [usque] en 400 - 410, et enfin Paris, attestée dès 887. Le mot Paris est issu du nom du peuple gaulois des Parisii (au datif locatif pluriel : Parisiis), dont Paris était la capitale à l'époque gallo-romaine. La première désignation Lutetia (Lutèce) a été remplacée au IVe siècle, suivant un processus général observé dans la Gaule du Bas-Empire pour les capitales de civitas (cités gallo-romaines) : celles-ci furent d'abord appelées de leur nom originel complété du nom du peuple dont elles étaient la capitale, comme Lutecia des Parisii en l'occurrence. Puis le nom du peuple au datif locatif est seul resté, le nom signifiant alors chez les Parisii (voir entre autres Angers capitale des Andécaves, Tours des Turones, Évreux des Éburovices, Saintes des Santons, Poitiers des Pictons, Amiens des Ambiens, etc., qui sont toutes dans le même cas). Selon Pierre-Henry Billy, Lutetia pourrait être issu du gaulois *luta, boue, avec le suffixe -etia, ce qui correspond très bien à la nature du terrain décrit par César dans la Guerre des Gaules (existence d'un marais permanent qui déversait ses eaux dans la Seine). Quant à l'étymologie de l'ethnonyme Parisii, elle n'est pas connue avec certitude. Il pourrait provenir du gaulois *pario, chaudron (cf. le provençal pairol de même sens), signifiant alors « Ceux du chaudron », avec une référence mythique et sacrée (thème celtique du chaudron d'abondance représentant la survie dans l'Au-delà et les richesses de l'Autre Monde). Les Parisii ont donné leur nom à Paris, ainsi qu'au pays du Parisis (maintenant « pays de France »), qui subsiste dans Villeparisis, Cormeilles-en-Parisis, Fontenay-en-Parisis. On trouvait également des gaulois de la même tribu des Parisii en Angleterre, dans l'actuel Yorkshire de l'Est.

Histoire

Un habitat permanent est attesté dans les limites du Paris actuel à partir de la période chasséenne (entre 4 000 et 3 800 avant notre ère) au village de Bercy ; les restes de trois pirogues néolithiques aujourd'hui visibles au musée Carnavalet ont ainsi été retrouvés, sur la rive gauche d'un ancien bras de la Seine dans le 12e arrondissement, où la présence humaine semble avoir été continue durant le Néolithique. De façon générale, l'histoire du site parisien est toutefois mal connue jusqu'à la période gallo-romaine. Seule certitude, les Parisii, l'un des 98 peuples gaulois, vivent dans cette région en 52 avant notre ère, au moment d'être soumis à Rome. Ainsi, on ne connaît pas précisément l'emplacement de la cité gauloise mentionnée dans les sources latines : il pourrait s'agir de l'île de la Cité (aucun vestige archéologique antérieur à Auguste n'y a toutefois été retrouvé), de l'île Saint-Louis, d'une autre île aujourd'hui rattachée à la rive gauche, voire du site de Nanterre, où a été découverte en 2003 une importante agglomération ordonnée,,. Dans tous les cas, la cité romaine s'étend sur la rive gauche et sur l’île de la Cité ; elle prend le nom de Lutetia (Lutèce). À l'époque gallo-romaine, Lutèce n'est qu'une cité relativement modeste du monde romain avec une population de l'ordre de dix mille habitants à son apogée, ; en comparaison, Lugdunum (Lyon), capitale des trois Gaules (dont la lyonnaise qui englobe la région de Lutèce), aurait compté au IIe siècle de 50 000 à 80 000 habitants. Elle connait toutefois une certaine prospérité grâce au trafic fluvial. Suivant la tradition, la cité aurait été christianisée par saint Denis, martyrisé vers 250. La position stratégique de Lutèce face aux grandes invasions en fait un lieu de séjour pour l'empereur Julien entre 357 et 360, puis Valentinien Ier en 365-366. La cité prend le nom de Paris à cette époque. Si ses faubourgs subsistent encore au IVe siècle, la population se replie au Ve siècle dans l'île de la Cité, fortifiée par la récupération de pierres prises aux grands édifices ruinés. En 451, sainte Geneviève, future patronne de la ville, serait parvenue à convaincre les habitants de ne pas fuir devant les Huns d'Attila, qui s'en détournent effectivement sans combat. En 508, après avoir conquis la majeure partie de la Gaule, Clovis fait de Paris sa capitale. Il y établit sa résidence principale (Palais des Thermes), et y fait construire plusieurs édifices religieux, dont la basilique des Saints-Apôtres, où il est enterré ; le rôle de la cité doit cependant être relativisé, dans la mesure où il n’existe pas alors d’administration royale. Tout au long des VIe et VIIe siècles, Paris garde une importance particulière, même si les divisions du royaume de Clovis entre ses héritiers limitent son rayonnement. Childebert Ier y fait ainsi construire la plus grande cathédrale de la Gaule (la cathédrale Saint-Étienne), tandis que Childéric II fait rénover les arènes gallo-romaines. Durant cette période, revitalisée par les fondations monastiques et sa fonction de capitale, la ville commence probablement à s’étendre sur la rive droite, alors que la rive gauche est réoccupée. L’extension vers l’est du royaume des Francs sous le règne de Charlemagne fait perdre à Paris sa position politique privilégiée. À partir du milieu du IXe siècle, elle fait partie du territoire des Robertiens, qui prennent le titre de comte de Paris. Particulièrement exposée à cause de sa situation sur la Seine, elle est en 845 dévastée par les raids des Vikings, qui la ravagèrent par la suite à plusieurs reprises, ce qui oblige la population à se replier à nouveau sur l’île de la Cité. En 885-886, assiégée par les Normands, la cité parvient à leur résister avec succès, tout en leur barrant l’accès au fleuve. Cet épisode procure un grand prestige à Paris et à son comte, Eudes, qui a aidé à sa défense ; il marque par contre une étape du déclin de l’Empire carolingien, le comportement de Charles le Gros ayant été jugé indigne durant les événements. En juillet 889, les Normands sont une fois encore devant Paris ; leur départ sera acheté. Sous le règne des premiers Capétiens, Paris est une des principales villes du domaine royal, mais pas une capitale, n’étant pour eux qu’une résidence parmi d’autres. Elle gagne cependant en importance avec le temps : Robert le Pieux fait ainsi restaurer le Palais de la Cité et plusieurs abbayes, tandis que Louis VI puis Louis VII y fixent leur cour et leur chancellerie. Dans le même temps, la cité prospère, devenant une place importante du commerce du blé, du poisson et du drap, les marchands parisiens s’unissant au sein d'une « hanse des marchands de l’eau » privilégiée par Louis VII en 1170-1171. Elle devient également un centre d’enseignement majeur, grâce aux écoles épiscopales dans un premier temps, puis à partir du milieu du XIIe siècle, aux communautés religieuses qui s’établissent sur la rive gauche alors dépeuplée. À l’image de l’ensemble de l’Occident chrétien, sa population augmente à cette époque de façon considérable : Paris s’étend d'abord sur la rive droite (début du XIe siècle), qui devient son poumon économique, l’île de la Cité abritant dès lors les grands édifices administratifs et religieux. C’est Philippe Auguste qui fait de Paris la capitale incontestée du royaume, sur lequel il est le premier des capétiens à exercer un fort contrôle ; cette position est encore renforcée sous les règnes de Louis IX et de Philippe IV le Bel. L’administration royale, qui se développe considérablement, tient ainsi son siège dans la cité, où se situent la Chambre des comptes, le Trésor, et les Archives du royaume. Les bourgeois parisiens jouent un rôle majeur dans la gestion de l’État, faisant souvent partie du proche entourage du souverain. Les monarques veillent néanmoins à limiter l’autonomie de la ville, qui n’obtient pas le statut de commune ; les corporations se voient seulement accorder divers privilèges politiques, ce qui aboutit en 1263 à l’apparition d’une municipalité composée d’un prévôt des marchands et quatre échevins. Dans le même temps, les écoles de la rive gauche s’unifient en une « universitas », reconnue par le pape en 1209-1210, faisant de Paris le plus prestigieux centre d’enseignement d’Europe occidentale pendant au moins un siècle. La cité devient également le symbole du pouvoir royal, qui cherche à lui donner des édifices dignes de son rang : la cathédrale Notre-Dame est achevée vers 1250, la Sainte-Chapelle abritant la couronne d'épine du Christ en 1248, le Palais de la Cité est rénové et étendu, et le marché parisien est couvert et emmuré (Halles). Philippe Auguste entoure par ailleurs les deux rives de la cité de murailles de pierres, terminées en 1209-1212. Paris poursuit sa croissance, la rive gauche étant repeuplée au XIIIe siècle ; au début du XIVe siècle, on estime sa population à environ 200 000 habitants, ce qui en fait la ville la plus peuplée d'Europe. En 1348, la cité est frappée pour la première fois par la peste, qui ravage l’Europe entre 1347 et 1351 ; ce mal l’atteint ensuite de façon cyclique pendant plusieurs siècles. Pendant la guerre de Cent Ans, elle est exposée aux attaques anglaises, ce qui amène Charles V à construire sur la rive droite un nouveau rempart englobant les faubourgs. Dans le même temps, dans un contexte de dépression économique et de défaite militaire, l’autorité royale est remise en cause : le prévôt des marchands Étienne Marcel tente ainsi de s'emparer du pouvoir en 1357-1358, tandis que les émeutes populaires se multiplient, telle celle des Maillotins en 1382. En réaction, Charles V puis Charles VI élisent résidence dans l’est parisien, moins exposé aux troubles. Au début du XVe siècle, le conflit entre Armagnacs et Bourguignons occasionne également de nombreuses violences dans la capitale ; ces derniers s'imposent en 1418, et Paris tombe en conséquence aux mains du roi d’Angleterre deux ans plus tard. La cité est reconquise en 1436 par Charles VII, mais celui-ci préfère résider près de la Loire, et il en est de même pour ses successeurs Louis XI, Charles VIII et Louis XII. À l’issue de la guerre, Paris s’est rétractée derrière ses murailles, et sa population est tombée à environ 100 000 habitants. La Renaissance, marquée par le roi et sa cour résidant dans le Val de Loire, ne bénéficie donc guère à Paris. Malgré son éloignement, la monarchie s’inquiète de l'expansion désordonnée de la cité. Une première réglementation d’urbanisme est édictée en 1500 à propos du nouveau pont Notre-Dame, bordé de maisons uniformes de brique et de pierre de style Louis XII. En 1528, François Ier fixe officiellement sa résidence à Paris. Le rayonnement intellectuel s'accroît : à l'enseignement de l'université (théologie et arts libéraux) s'ajoute un enseignement moderne tourné vers l'humanisme et les sciences exactes voulu par le roi, au Collège de France. Sous son règne, Paris atteint 280 000 habitants et reste la plus grande ville du monde chrétien. Le 24 août 1572, sous Charles IX, est organisé le massacre de la Saint-Barthélemy. On compte entre deux mille et dix mille victimes. La Ligue catholique, particulièrement puissante dans la capitale, se dresse contre Henri III durant la Journée des Barricades en 1588. Ce dernier s'enfuit avant d'assiéger la ville. Après son assassinat, le siège est maintenu par Henri de Navarre, devenu Henri IV. La ville, pourtant ruinée et affamée, ne lui ouvre ses portes qu'en 1594 après sa conversion. La Journée des barricades (1648) marque le début de la Fronde qui provoque une importante crise économique et une nouvelle défiance du roi vis-à-vis de sa capitale. Malgré une mortalité supérieure aux naissances, la population atteint les 400 000 habitants grâce à l'immigration provinciale. Paris est une ville misérable où règne une forte insécurité, la légendaire Cour des Miracles est progressivement vidée à partir de 1656 par le lieutenant-général de police Gabriel Nicolas de La Reynie qui fait établir 6 500 lanternes pour éclairer la ville la nuit et rendre les rues plus sûres. Louis XIV choisit Versailles comme résidence en 1677, avant d'y déplacer le siège du gouvernement en 1682. Colbert prend en main la gestion parisienne et fait la navette entre Paris et Versailles. Durant son règne, le Roi Soleil ne vient que vingt-quatre fois à Paris, essentiellement pour des cérémonies officielles, marquant ainsi envers la cité une hostilité que n'apprécient guère les Parisiens. Au XVIIIe siècle, Versailles ne dépossède pas Paris de son rayonnement intellectuel ; au contraire même, elle en fait une puissante frondeuse ouverte aux idées des Lumières. C'est la période des salons littéraires, comme celui de madame Geoffrin. Le XVIIIe siècle est aussi celui d'une forte expansion économique qui permet une importante croissance démographique, la ville atteint 640 000 habitants à la veille de la Révolution française. En 1715, le régent Philippe d'Orléans quitte Versailles pour le Palais-Royal. Le jeune Louis XV est installé au palais des Tuileries pour un retour, éphémère, de la royauté dans Paris. Dès 1722, Louis XV retourne au château de Versailles rompant la fragile réconciliation avec le peuple parisien. La ville s'étend alors à peu près sur les six premiers arrondissements actuels, le jardin du Luxembourg marquant la frontière occidentale de la ville. Louis XV s'intéresse personnellement à la ville en 1749 lorsqu'il décide l'aménagement de la place Louis XV (actuelle place de la Concorde), la création de l'école militaire en 1752, et surtout la construction d'une église dédiée à Sainte-Geneviève en 1754, plus connue sous le nom actuel de Panthéon. La Révolution française débute à Versailles par la convocation des États généraux puis le Serment du Jeu de paume. Mais les Parisiens, atteints par la crise économique (prix du pain), sensibilisés aux problèmes politiques par la philosophie des Lumières et mus par une rancœur à l'égard du pouvoir royal ayant abandonné la ville depuis plus d'un siècle, lui donnent une nouvelle orientation. La prise de la Bastille le 14 juillet 1789, liée au soulèvement des ébénistes du faubourg Saint-Antoine, en est une première étape. Le 15 juillet, l'astronome Jean Sylvain Bailly reçoit à l'hôtel de ville la charge de premier maire de Paris. Le 5 octobre, l’émeute, déclenchée par les femmes sur les marchés parisiens, atteint Versailles le soir. Le 6 au matin, le château est envahi et le roi doit accepter de venir résider à Paris au palais des Tuileries et d’y convoquer l’Assemblée constituante qui s’installe le 19 octobre dans le Manège des Tuileries. Le « département de Paris » comprend alors trois districts : Paris, le Franciade et Bourg de l'Égalité. Le 14 juillet 1790 se déroule la fête de la Fédération sur le Champ-de-Mars, lieu qui sera le 17 juillet 1791 le théâtre d'une dramatique fusillade. Occupés à partir de mai 1790 après la mise en vente des biens nationaux, le couvent des Cordeliers et le couvent des Jacobins, hauts lieux du Paris révolutionnaire, marquent la toute-puissance des clubs parisiens sur le cours de la Révolution. Dans la nuit du 9 août 1792, une commune révolutionnaire prend possession de l'hôtel de ville. La journée du 10 août voit la foule assiéger le Palais des Tuileries avec le soutien du nouveau gouvernement municipal. Le roi Louis XVI et la famille royale sont incarcérés à la tour du Temple. La monarchie française est de fait abolie. Après les élections de 1792, les représentants de la Commune de Paris, très radicaux, s'opposent à la Convention nationale au groupe des Girondins (représentant l'opinion plus modérée de la bourgeoisie des provinces) qui sera écarté en 1793. Les Parisiens vivent alors deux années de rationnement. La Terreur règne sous la coupe du Comité de salut public. Le Tribunal révolutionnaire, avec l'aide de la mairie, s'emploie à incarcérer tout ce que la ville compte encore de nobles suspects, de prêtres réfractaires et d'opposants jugés contre-révolutionnaires. La création de la charge de Préfet de police par Napoléon, ôtera à la municipalité tout pouvoir de police judiciaire, de sorte que le maire de Paris est, aujourd'hui encore, le seul de France à en être privé,. Le 21 janvier 1793, Louis XVI est guillotiné sur la place Louis XV, rebaptisée « place de la Révolution ». Il est suivi sur l'échafaud par 1 119 personnes, dont Marie-Antoinette, Danton, Lavoisier et finalement Robespierre et ses partisans après le 9 Thermidor an II (27 juillet 1794). La Révolution n'est pas une période favorable au développement de la ville (peu de monuments sont édifiés) qui n'a plus que 548 000 habitants en 1800. De nombreux couvents et églises sont rasés et font place à des lotissements édifiés sans plan d'ensemble, ce qui aboutit à une réduction des espaces verts de la ville et à une densification du centre. Sous le Directoire, des immeubles de rapport, de style néo-classique, sont élevés. En 1806, Paris a compensé les pertes subies durant la Révolution et compte 650 000 habitants ; cette progression est surtout le fait de l'immigration provinciale, la natalité restant faible. Depuis le milieu du XVIIIe siècle, la ville est distancée par Londres en pleine expansion économique et démographique qui atteint 1 096 784 habitants. Le 2 décembre 1804, Napoléon Bonaparte, qui a pris le pouvoir en 1799, est sacré empereur par le pape Pie VII à la cathédrale Notre-Dame. Il décide d'établir à Paris la capitale de son Empire et ambitionne d'en faire la « nouvelle Rome ». Il ordonne dans ce but la construction des arcs de triomphe de l’Étoile et du Carrousel ainsi que celle du palais impérial de la Bourse (achevé sous la Restauration) et de la colonne Vendôme. Il soumet également à Jean-Antoine Alavoine le projet de l'éléphant de la Bastille, et aux architectes Percier et Fontaine l'édification du Palais du roi de Rome, dont seuls les jardins du Trocadéro et le pont d'Iéna seront en définitive terminés. L'Empereur multiplie par ailleurs les points d'eau, alimentés par un réseau de 50 km de canaux qui acheminent l'eau de l'Ourcq. En 1814, la bataille de Paris entraîne la capitulation de la capitale puis conduit à la première abdication de Napoléon et à la Restauration. Les cosaques de l'armée russe occupent certains points de la ville, ce qui donnera lieu à une légende concernant l'origine du mot bistro, comme le proclame le Syndicat d'Initiative du Vieux Montmartre, au restaurant À la Mère Catherine, place du Tertre. Les armées alliées quittent la ville après le 3 juin 1814, date du départ du tsar Alexandre Ier. À la fin des Cent-Jours, la chute de l'Empire en juillet 1815 amène à Paris les armées anglaises et prussiennes, qui vont jusqu'à camper sur les Champs-Élysées. Louis XVIII, de retour de son exil à Gand, s'installe à nouveau aux Tuileries. Louis XVIII et Charles X, puis la monarchie de Juillet se préoccupent peu de l'urbanisme parisien. Le prolétariat ouvrier, en forte expansion, s'entasse misérablement dans les quartiers centraux qui, avec plus de 100 000 habitants au kilomètre carré, constituent d'importants foyers d'épidémie ; le choléra en 1832 fait 32 000 victimes. En 1848, 80 % des morts vont à la fosse commune et les deux tiers des Parisiens sont trop pauvres pour payer des impôts. La masse paupérisée du petit peuple, délaissée et excédée, est mûre pour des révoltes répétées que le pouvoir ne sent pas germer ou est sûr de vaincre : les barricades font tomber Charles X lors des Trois Glorieuses puis Louis-Philippe Ier en 1848. La société de l'époque est abondamment décrite par Balzac, Victor Hugo ou Eugène Sue. Durant cette période, la ville accélère son rythme de croissance pour atteindre le mur des Fermiers généraux. Entre 1840 et 1844, la dernière enceinte de Paris, dite enceinte de Thiers, est construite sur l'emplacement de l'actuel boulevard périphérique. Au cœur de la ville, la rue Rambuteau est percée. Avec l'avènement du Second Empire, Paris se transforme radicalement. De structure médiévale, aux constructions anciennes et insalubres, quasiment dépourvue de grands axes de circulation, elle devient en moins de vingt ans une ville moderne. Napoléon III a des idées précises sur l'urbanisme et le logement : le Paris d'aujourd'hui est donc avant tout celui d'Haussmann. Des milliers de logements disparaissent, sur fond d'une spéculation immobilière qui sera la cause d'un krach financier international. Le 1er janvier 1860, une loi permet à Paris d'annexer plusieurs communes voisines. La capitale française passe ainsi de douze à vingt arrondissements et de 3 288 à 7 802 hectares. Après ces annexions, les limites administratives de la ville ne seront que peu modifiées et la croissance urbaine, qui continue toujours de la fin du XIXe au XXe siècle, ne s'accompagnera donc plus d'une expansion des frontières communales, ce qui est à l'origine de la « banlieue ». Lors de la Guerre franco-prussienne de 1870, Paris est assiégée pendant plusieurs mois mais n'est pas prise par les armées prussiennes. À cette occasion, est inventée la poste aérienne, grâce aux ballons montés. Refusant l'armistice signé le 28 janvier 1871 et à la suite des élections de février qui portent au pouvoir des royalistes désireux de mettre fin à la guerre, les Parisiens s'insurgent le 18 mars 1871. C'est le début de la Commune de Paris. L'Assemblée monarchiste installée provisoirement à Versailles, la réprime entre les 22 et 28 mai lors de la Semaine sanglante qui reste à ce jour la dernière guerre civile qu'ait connue Paris,. Après la guerre de 1870, pour se relever, la ville de Paris lève un grand emprunt public de 1,2 million de francs qui a un grand succès ; il est souscrit plus de quinze fois. Pendant la Belle Époque, l'expansion économique de Paris est importante ; en 1913 la ville possède cent mille entreprises qui emploient un million d'ouvriers. Entre 1900 et 1913, 175 cinémas sont créés à Paris, de nombreux grands magasins voient le jour et contribuent au rayonnement de la ville lumière. Lieu de toutes les spéculations, Paris devient aussi la deuxième place financière internationale presque à égalité avec Londres. Deux expositions universelles laissent une large empreinte dans la ville. La tour Eiffel est construite pour l'Exposition de 1889 (centenaire de la Révolution française) qui accueille vingt-huit millions de visiteurs. La première ligne du métropolitain, le Grand Palais, le Petit Palais et le pont Alexandre-III sont inaugurés à l'occasion de celle de 1900 qui reçoit cinquante-trois millions de visiteurs. L'industrie se déplace progressivement en proche banlieue où se trouve l'espace nécessaire : Renault à Boulogne-Billancourt ou Citroën à Suresnes. Cette migration est à l'origine de la « banlieue rouge ». Néanmoins certaines activités restent fortement implantées dans la ville intra-muros, en particulier la presse et l'imprimerie. De la Belle Époque aux Années folles, Paris connaît l'apogée de son influence culturelle (notamment autour des quartiers de Montparnasse et de Montmartre) et accueille de très nombreux artistes tels Picasso, Matisse, Braque ou Fernand Léger. En 1910, une crue centennale de la Seine provoque l'une des plus graves inondations que la ville ait connue et cause trois milliards de francs de dégâts. Lors de la Première Guerre mondiale, Paris, épargnée par les combats, subit des bombardements et des tirs de canon allemands. Ces bombardements restent sporadiques et ne constituent que des opérations à caractère psychologique. En 1917, la création d'une réplique de Paris est envisagée pour leurrer les aviateurs allemands venus bombarder la capitale. L'entre-deux-guerres se déroule sur fond de crise sociale et économique. Les pouvoirs publics, pour répondre à la crise du logement, votent la loi Loucheur qui crée les habitations à bon marché (ou HBM) érigées à l'emplacement de l'ancienne enceinte de Thiers. Les autres immeubles parisiens sont, pour l'essentiel, délabrés et constituent des foyers de tuberculose ; la densité urbaine culmine en 1921, Paris intra-muros comptant 2 906 000 habitants. Parallèlement, des lotissements se développent partout autour de la cité, en « banlieue » où l'expansion se fait de façon anarchique, souvent en pleins champs sans réels aménagements ou équipements publics. Les Parisiens tentent de reprendre leur prééminence politique dans un contexte de multiples scandales financiers et de corruption des milieux politiques. Le 6 février 1934, la manifestation des Ligues patriotes contre la gauche parlementaire dégénère en émeute et fait dix-sept tués et mille cinq cents blessés, puis le 14 juillet 1935, un important défilé en faveur du Front populaire compte cinq cent mille manifestants. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Paris, déclarée ville ouverte dès la débâcle, est occupée par la Wehrmacht le 14 juin 1940. Elle est relativement épargnée. Le gouvernement du maréchal Pétain installé à Vichy, Paris cesse d'être la capitale et devient le siège du commandement militaire allemand en France (Militärbefehlshaber in Frankreich). Le 23 décembre 1940, l'ingénieur Jacques Bonsergent est le premier résistant fusillé à Paris. Les 16 et 17 juillet 1942, il est procédé à la rafle du Vel' d'Hiv', arrestation de 12 884 Juifs, la plus massive en France, pour l'essentiel des femmes et des enfants. À l'approche des troupes alliées, la Résistance intérieure déclenche un soulèvement armé le 19 août 1944. La Libération de Paris se fait le 25 août avec l'entrée dans Paris de la 2e division blindée du général Leclerc et de la 4e division d'infanterie américaine du major-général Raymond O. Barton. La veille, Leclerc avait donné l'ordre au capitaine Raymond Dronne de percer les lignes ennemies avec sa neuvième compagnie, La Nueve, (Régiment de marche du Tchad), qui arrive à l'hôtel de ville à 21 h 22 dans la soirée du 24. Le général von Choltitz capitule sans exécuter les ordres d'Hitler demandant la destruction des principaux monuments de la ville,. La ville est relativement épargnée par les combats. Paris est l'une des rares communes de France à se voir décerner le titre de compagnon de la Libération. En 1956, Paris se lie à Rome par un jumelage privilégié, symbole fort dans une dynamique géographiquement plus large de réconciliation et de coopération après la Seconde Guerre mondiale,. Sous les mandats du général de Gaulle de 1958 à 1969, plusieurs événements politiques se déroulent dans la capitale. Le 17 octobre 1961, une manifestation en faveur de l'indépendance de l'Algérie est violemment réprimée. Selon les estimations, entre 32 et 325 personnes sont massacrées par la police, alors dirigée par Maurice Papon. À partir du 22 mars 1968, un important mouvement étudiant démarre à l'université de Nanterre. Il entraîne dans le quartier latin des manifestations qui dégénèrent en émeutes. La contestation, prenant corps dans un contexte de solidarité internationale et d'émulation (noirs et féministes américains, « provos » néerlandais, Printemps de Prague, attentat contre l'Allemand Rudi Dutschke, etc.) entre brimés idéalistes et jeunes, bercés par Bob Dylan et son tube The Times They Are a-Changin', voulant « changer le monde », se développe très vite en crise politique et sociale nationale. Le 13 mai, d'immenses défilés rassemblent 800 000 personnes venues protester contre les violences policières. Le 30 mai, une manifestation de soutien au gouvernement et au général de Gaulle réunit un million de personnes, de la place de l'Étoile à celle de la Concorde. Après deux mois de désordre et de troubles, les Parisiens votent massivement en faveur du général de Gaulle lors des élections législatives des 22 et 29 juin et le calme revient. Le successeur du général de Gaulle, Georges Pompidou s'intéresse de près à la capitale. Il laisse son nom au bâtiment qui abrite le musée national d'Art moderne et la bibliothèque publique d'information et à la voie express rive droite. Valéry Giscard d'Estaing, président à son tour, ne partage pas sa vision d'une modernisation radicale : il remet en cause le projet prévu pour les Halles et interrompt partiellement celui de voie express rive gauche. En 1976, l'État accorde pour la première fois depuis 1871 une municipalité autonome à la capitale. Le gaulliste Jacques Chirac est alors élu maire, puis réélu en 1983 et 1989. Sous le premier mandat du président François Mitterrand, une réforme est adoptée par la loi de décentralisation du 31 décembre 1982 : elle dote chaque arrondissement de la capitale d'un maire et d'un conseil municipal propre et non plus désigné par le maire de Paris. En 1991, les quais de la Seine, du pont de Sully (en amont) au pont d'Iéna (en aval), sont classés sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO au titre de remarquable ensemble fluvio-urbain avec ses monuments dont plusieurs constituent des chefs-d'œuvre architecturaux au rayonnement mondial. Élu président de la République en mai 1995, Jacques Chirac est remplacé par Jean Tiberi dont l'unique mandat est marqué notamment par la mise au jour de plusieurs affaires politico-financières et par la division de la majorité municipale. En 2001, Paris élit un maire de gauche, le socialiste Bertrand Delanoë, ensuite réélu en 2008. Il se démarque de ses prédécesseurs par sa volonté affichée de réduire la place de l'automobile dans la ville au profit notamment des piétons et des transports en commun. Il développe l'animation de la vie parisienne par de grandes manifestations culturelles comme Nuit Blanche ou simplement ludiques comme Paris Plages. À l'occasion des élections municipales de 2014, Anne Hidalgo, première adjointe de Bertrand Delanoë, devient la première femme maire de Paris. Depuis 2015, la France subit une vague d'attentats terroristes islamistes sans précédent. La ville de Paris est également touchée en janvier 2015 avec la tuerie contre Charlie Hebdo et la prise d'otage de l'Hyper Casher qui fait 17 victimes. À la suite de ces tragiques événements, une manifestation républicaine historique se déroule le 11 janvier 2015 réunissant plus de trois millions de personnes et près de cinquante chefs d'État, pour défendre la liberté d'expression et rendre hommage aux victimes du terrorisme. Dix mois plus tard, le 13 novembre 2015, des attaques sans précédent ont frappé la capitale et sa banlieue sous forme d'actions kamikazes aux abords du Stade de France, de tueries de masse dans des terrasses de café dans le 10e et le 11e arrondissement ainsi qu'à la salle de spectacle du Bataclan, attaques organisées par un commando d'une dizaine d'hommes se réclamant de l'État islamique qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés. Le 20 avril 2017, la capitale est de nouveau la cible d'une attaque terroriste, un terroriste ouvre le feu sur les Champs-Élysées coûtant la vie d'un policier, Daech revendique l'attaque quelques heures après, et le 12 mai 2018, la capitale est encore la cible d'une attaque terroriste, un terroriste poignarde des passants dans le 2e arrondissement coûtant la vie d'un passant, Daech revendique l'attaque quelques heures après. Le 15 avril 2019, la ville est touchée par l'incendie de la cathédrale de Notre-Dame de Paris, qui provoque notamment l'effondrement de sa flèche.

Politique et administration

Paris est depuis le 1er janvier 2019 une collectivité à statut particulier qui exerce les compétences d'une commune et d'un département. Elle est divisée en arrondissements, comme les villes de Lyon et de Marseille, au nombre de vingt (les quatre premiers formant un secteur unique). Elle est également la collectivité centrale de la métropole du Grand Paris, créée en 2016. Le préfet de la région Île-de-France est également préfet de Paris et l'État dispose à Paris d'administrations de niveau départemental. Toutefois le domaine de la sécurité, pour lequel l'État dispose de prérogatives particulières, est du ressort du préfet de police de Paris. Les pouvoirs de police administrative sont partagés entre le maire de Paris et le préfet de police qui se prêtent réciproquement leurs moyens d'action à cet effet. Ce dernier peut siéger au conseil de Paris et doit lui soumettre chaque année son budget et son compte (bien que ce budget reste décidé par l'État). Le maire est impliqué dans la politique de sécurité même si les pouvoirs en ce domaine restent entre les mains du préfet de police. Contrairement aux autres métropoles françaises, il n'a longtemps pas existé d'intercommunalité à fiscalité propre entre Paris et sa banlieue. Paris n'était que membre de certains syndicats intercommunaux comme le Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne (SIAAP) ou le Syndicat des transports d'Île-de-France (STIF), après avoir longtemps externalisé ses équipements, tels les cimetières ou usines d'incinération, hors de Paris. Le territoire parisien ne couvre que le centre de la métropole, contrairement aux autres grandes métropoles internationales. Ce manque structurel est considéré comme un des problèmes majeurs de l'agglomération parisienne, alors que l'organisation des besoins collectifs (transports, logement, etc.) dépassent de loin le cadre communal. La région Île-de-France ne peut organiser la métropole alors que 80 % de l'espace régional reste rural. La fiscalité locale est de même très concentrée dans certaines communes riches en entreprises et/ou populations aisées. C'est le cas exemplaire de Neuilly-sur-Seine qui bénéficie des rentrées fiscales d'une population parmi les plus aisées de France et de nombreuses entreprises de La Défense, tout en ne comptant que 2,8 % de logements sociaux, alors que les charges qu'entraîne l’afflux sur un territoire de populations de conditions modestes sont supportées par des communes qui n’ont pas toujours la possibilité de trouver dans leurs limites administratives les ressources nécessaires pour les compenser. A contrario, Clichy-sous-Bois est ainsi une des villes les plus pauvres du pays qui cumule une population jeune et défavorisée avec des ressources fiscales propres très limitées, vivant essentiellement de dotations de l'État ne permettant pas d'assurer des services comparables à ceux des communes aisées. Ces difficultés, manifestes après les émeutes de 2005 dans les banlieues françaises, sont à l'origine de la Conférence métropolitaine de l’agglomération parisienne qui s'est réunie à l'initiative de la ville de Paris pour la première fois en mairie de Vanves le 7 juillet 2006, après que l'adjoint Pierre Mansat a renoué le dialogue de Paris avec les communes riveraines. Le président de la République Nicolas Sarkozy se saisit de cet enjeu dans son discours du 26 juin 2007, critiquant le projet de schéma directeur de la région Île-de-France (SDRIF), se disant repenser « l'organisation des pouvoirs » et créer une communauté urbaine, imposant de fait la vision d'une reprise en main par l'État,. Le projet heurte de nombreux élus locaux de l'agglomération. Christian Blanc puis Maurice Leroy sont chargés de la Région Capitale au gouvernement. La Société du Grand Paris reçoit pour mission de construire le projet de métro automatique Grand Paris Express. Mais c'est le gouvernement Ayrault qui donne après 2012 une traduction institutionnelle au périmètre identifié par le projet de transports en créant la Métropole du Grand Paris, définie par la loi du 27 janvier 2014 dans le cadre de l'Acte III de la décentralisation. Au 1er janvier 2016, elle regroupe Paris, les communes de la petite couronne et sept communes de la grande couronne. La particularité du mode de scrutin par arrondissement fait que lors de sa première élection en 2001, Bertrand Delanoë était minoritaire en nombre de voix mais avait été élu grâce à un nombre supérieur de conseillers de Paris. Le budget primitif 2011 (ville et département) s’élevait à 8,582 milliards d’euros dont 6,906 milliards d’euros consacrés au fonctionnement et environ 1,676 à l’investissement. L'encours de dette s’élevait à 2,696 milliards d’euros. Les emprunts garantis par le département de Paris en 2008 s'élevaient à 26,6 milliards d'euros. Après une stabilité entre 2000 et 2008, les taux d’imposition ont été augmentés en 2009 et sont portés à 9,59 % pour la taxe d'habitation, 7,75 % pour la taxe sur le foncier bâti, 14,72 % pour la taxe sur le foncier non bâti et 13,46 % pour la taxe professionnelle,. La fiscalité représente 55 % des recettes de la ville. Paris est l'une des quinze grandes villes françaises (de plus de 1 000 000 habitants) n'ayant pas augmenté ses taux d'impôt foncier en cinq ans. Cette stabilité ne concerne que les taux d'imposition. La bulle immobilière qui s'est développée pendant toute la première mandature de M. Delanoë a permis une hausse extrêmement importante des rentrées fiscales assises sur l'immobilier. Le nombre des transactions en même temps que leur valeur a considérablement augmenté. Cette bulle fiscale a permis d'accroître les effectifs de la Mairie de Paris de 40 à 49 000 agents (73 000 agents, en 2013, pour la mairie et le département de Paris selon l’Ifrap). L'explosion de cette bulle immobilière temporaire laisse la mairie avec un excédent de dépenses permanentes à financer autrement. C'est pourquoi Bertrand Delanoë a annoncé en 2008 la création d'une nouvelle taxe départementale de 3 % sur le foncier (payée uniquement par les propriétaires) et une hausse des taux de l'impôt foncier. Pour la période 2007-2012, l'Union nationale de la propriété immobilière (UNPI) calcule que Paris est la ville qui a connu la progression nationale la plus forte de sa taxe foncière (+ 67,90 % contre 21,17 % en moyenne), en raison notamment de la création de ce taux départemental,,. Après six années sans aucune hausse des taux des impôts locaux (2001 à 2008 inclus) votés par les élus parisiens, puis deux années de hausse (2009 et 2010), la municipalité s'est engagée à ne plus augmenter le taux des 4 impôts locaux. Selon le magazine Capital de juin 2010, Paris reste la grande ville avec les plus faibles montants d'impôts locaux. Le taux d'endettement de la Mairie de Paris (ville et département) est à 39 % de ses ressources, bien moins que la moyenne nationale des grandes villes (89 %). La ville bénéficie, pour 2010 et 2011, de la note maximale des agences de notation financière, le « AAA », qui permet d'emprunter aux meilleurs taux pour investir et construire. À la suite de la forte augmentation de la dette, un « quasi-quadruplement de la dette de Paris entre 2001 et 2014 », les agences de notation rétrogradent Paris en 2012 et 2013 à la note de AA+. Dans un livre intitulé Comptes et légendes de Paris, Bilan de la gestion Delanoë (2011), le journaliste Dominique Foing analyse, sur la base des rapports de l'Inspection générale de la ville de Paris et de la chambre régionale des comptes d'Île-de-France, la gestion des années 2001-2011 de la ville de Paris : les dépenses municipales auraient augmenté de 44,45 % (« le produit fiscal, fiscalité immobilière incluse, collecté sur les contribuables parisiens est passé de 1,7 milliard d'euros au budget 2001 à 2,5 milliards d'euros au budget 2008, soit 47 % d'augmentation »), signifiant pour ceux-ci une hausse des recettes des impôts de 70 % entre 2001 et 2011 ; concomitamment, les dépenses de fonctionnement se seraient accrues de 2 milliards d'euros, la dette, relativement faible en 2011, augmentant d'un milliard d'euros,. Depuis 2011, les taux d’imposition ont été portés à 13,38 % pour la taxe d'habitation, à 8,37 % pour la taxe foncière sur les propriétés bâties, à 16,67 % pour la taxe foncière sur les propriétés non bâties et 16,52 % pour la cotisation foncière des entreprises (CFE). Selon les comptes individuels des communes, la dette de la Ville de Paris atteint le montant « stratosphérique », selon le magazine Capital, de 7,71 milliards d’euros au 1er janvier 2021, ce qui correspond à une augmentation de 867 millions d’euros par rapport à l’endettement évalué à 6,84 milliards d’euros, un an plus tôt. La dette par habitant s’élève ainsi à 3 498 euros au 1er janvier 2021, soit une augmentation de 401 euros pour chaque Parisien en un an. Anne Hidalgo justifie le surplus d’endettement enregistré en 2020 par les effets de la crise sanitaire qui a créé, selon les chiffres de la mairie, une perte de recettes de 523 millions d’euros et conjointement une augmentation des dépenses de 239 millions d’euros pour la seule année 2020. Le budget d’investissements de 1,45 milliard d’euros voté par la municipalité a, selon Capital, largement contribué au déséquilibre de la balance (végétalisation de la Concorde, rénovation de base des piliers de la Tour Eiffel, arborisation du pont d’Iéna...). Sous la gouvernance d'Anne Hidalgo, soit depuis 2014, l’encours de la dette qui s’élevait à 3,71 milliards d’euros, a augmenté de 110 %. La Ville conteste néanmoins le montant (7,71 milliards d’euros) du ministère de l’Économie et des finances en opposant le chiffre de 6,62 milliards d’euros, qui apparaît dans les comptes administratifs de la mairie. Ce décalage d’un milliard d’euros s’explique par une astuce comptable, la Ville exigeant des offices HLM le versement de loyers avec 30 ans d’avance. Le tribunal de grande instance de Paris est situé dans le Palais de Justice, sur l'île de la Cité. C'est la juridiction qui traite le plus grand nombre d'affaires en France. Dans chaque arrondissement se trouve un tribunal d'instance. Dessinée par Renzo Piano, la Cité judiciaire de Paris doit être achevée en 2017 porte de Clichy et réunir l’ensemble des services du TGI dispersés entre l’Île de la Cité et quatre autres sites, le tribunal de police et les tribunaux d’instance. Le tribunal de commerce de Paris se situe quant à lui quai de Corse, également sur l'île de la Cité. Le tribunal de police de Paris est installé rue de Cambrai, dans le 19e arrondissement, et le conseil de prud’hommes de Paris rue Louis-Blanc, dans le 10e arrondissement. Outre les tribunaux de la ville, les tribunaux de plusieurs départements relèvent de la Cour d'appel de Paris : la Seine-et-Marne, l'Essonne, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et l'Yonne. Le ressort de cette cour concerne 12,6 % de la population française soit 7 605 603 personnes en 2004. Les autres départements d'Île-de-France ainsi que l’Eure-et-Loir dépendent, eux, de la cour d'appel de Versailles. Dans l'ordre administratif, Paris est du ressort du tribunal administratif de Paris. Les appels sont portés devant la Cour administrative d'appel de Paris, laquelle connaît aussi les appels des tribunaux administratifs de Mata-Utu, Melun, de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française. À Paris siègent également les juridictions nationales suprêmes : Conseil constitutionnel, Cour de cassation et Conseil d'État. À Paris, certaines prisons sont restées célèbres : le Grand Châtelet (sur la rive droite) abritait la prison du roi, et son annexe, le Petit Châtelet (au débouché du Petit-Pont sur la rive gauche), lieu d'incarcération à partir du XIVe siècle, fut démoli en 1782. Trois prisons sont devenues des symboles historiques : la Conciergerie, la Bastille et le donjon de Vincennes. Le Palais de justice possédait sa propre prison, la Conciergerie, qui après avoir accueilli parmi d'autres les Girondins et Marie-Antoinette pendant la Révolution française, continua à servir de prison temporaire jusqu'en 1914. La Bastille, édifiée à partir de 1370 et devenue exclusivement prison d'État sous Richelieu, constituait contrairement à l'idée générale une prison de « luxe » pour un nombre de prisonniers n'excédant jamais la quarantaine. Le donjon de Vincennes, également prison d'État jusqu'en 1784, mais plus résidence surveillée que véritable lieu d'incarcération, continua à servir occasionnellement de prison jusque sous le Second Empire. Il subsiste une seule prison à Paris, la prison de la Santé, ouverte en 1867. Les principales prisons franciliennes se situent maintenant à Fresnes et Fleury-Mérogis, auxquelles il faut ajouter la maison centrale de Poissy. L'hygiène est gérée par le service municipal d'actions de salubrité et d'hygiène de la ville de Paris. Le centralisme parisien explique également que la ville soit parfois victime d'attentats. Aussi bien sous Napoléon Ier ou, plus proche de nous, lors de l'attentat du RER B à Saint-Michel en juillet 1995 ou au moment de ceux du 13 novembre 2015, l'histoire parisienne est ponctuée de ces événements à haute valeur symbolique, ce qui n'est pas sans conséquence sur la vie quotidienne dans la ville, particulièrement avec la mise en place du plan Vigipirate qui voit une présence renforcée de policiers, gendarmes et militaires près des lieux touristiques et stratégiques de la capitale. La région Île-de-France totalise à elle seule plus du quart des crimes et délits commis en France métropolitaine. Au sein de la région, la grande couronne, la petite couronne et Paris intra-muros comptabilisent chacune environ un tiers du total des faits constatés. La typologie de la criminalité parisienne reste largement dominée par les vols qui représentent les deux tiers des crimes et délits. En 2006, 255 238 faits ont été comptabilisés soit un taux de criminalité de 118,58 actes pour 1 000 habitants (crimes et délits), ce qui représente près du double de la moyenne nationale (61,03 ‰) mais se situe dans la moyenne des grandes villes de France (Lyon : 109,22, Lille : 118,93, Nice: 119,52, Marseille : 120,62). La part des femmes mises en cause est inférieure à 15 % (légèrement sous la moyenne nationale) et la part des mineurs est de 11,02 % soit sept points de moins que la moyenne française de 18,33 %. À l'inverse, la part des étrangers (résidents en France titulaires d'une carte de séjour) est supérieure à la moyenne française de 20,73 %,. Les premiers mois de 2019 montrent, après une augmentation en 2018, une hausse de la quasi-totalité des indicateurs statistiques de la délinquance. En octobre 2019, les atteintes volontaires à l'intégrité physique ont ainsi augmenté de 9 % à Paris intra-muros (plus de 35 000 agressions depuis le début de cette année). En janvier 2021, Paris est classée dans le classement des grandes villes les plus sûres du monde de la base de données participative Numbeo à la 312e place sur les 431 villes recensées. Cette situation résulte d’une longue évolution, en particulier des conceptions centralisatrices des monarchies et des républiques, qui donnent un rôle considérable à la capitale dans le pays et tendent à y concentrer les institutions. Depuis les années 1960, les politiques gouvernementales oscillent toutefois entre déconcentration et décentralisation. La macrocéphalie dont est atteinte la ville se concrétise par la convergence de la plupart des réseaux routiers et ferroviaires du pays en son centre et des écarts démographiques et économiques disproportionnés entre la capitale et la province. Paris est jumelée avec une seule ville, Rome, depuis 1956, avec le slogan « Seule Paris est digne de Rome ; seule Rome est digne de Paris » (en italien « Solo Parigi è degna di Roma; solo Roma è degna di Parigi »),. La ville a également conclu des pactes d'amitié et de coopération avec de nombreuses villes dans le monde, dont Tokyo en 1982, Tel-Aviv en 1985, Berlin en 1987, Madrid en 2000 et Dakar en 2011.

Une ville internationale

Paris joue un rôle culturel, diplomatique, politique, militaire et économique de tout premier plan dans l'histoire de l'Europe et du monde depuis le Moyen Âge. En 2015 elle est élue la ville la plus admirée au monde.

Population et société

Paris intra-muros, d’une superficie de 105 km2, compte 2 165 423 habitants au 1er janvier 2019, est la commune la plus peuplée de France. Son aire d'attraction, qui s'étend aujourd'hui sur 18 941 km2 et 1 929 communes, compte quant à elle 13 064 617 habitants au 1er janvier 2018, constituant ainsi l'aire d'attraction la plus peuplée de France et de l'Union européenne. Les établissements d'enseignement de la ville de Paris relèvent de l'académie de Paris (zone C). Christophe Kerrero est le recteur de l'académie de Paris depuis juillet 2020. Tout au long de l'année, Paris accueille de nombreuses festivités : fin janvier, les rues du 13e arrondissement s'animent avec les célébrations du Nouvel An chinois ; en février-mars, défilent le cortège traditionnel du Carnaval de Paris et celui de la Mi-Carême ; fin février, se déroule le salon international de l'agriculture ; mars, voit se tenir le Salon du Livre, le Printemps des Poètes et le Festival des musiques sacrées ; fin avril ou début mai, la Foire de Paris rappelle les grands rassemblements médiévaux. Le semi-marathon de Paris et le marathon de Paris ont lieu en mars et en avril, dans les rues de la ville ; la Grande Course du Grand Paris, de Paris-Centre au Stade de France en mai, les Internationaux de France de Tennis de Roland-Garros de fin mai à début juin ; la Gay pride en juin, la Fête de la Musique le 21 juin ; le Paris Jazz Festival de fin juin à fin juillet ; Classique au Vert de mi-août à début septembre au parc floral de Paris ; FNAC Live Paris devant et dans l'Hôtel de Ville début juillet ; la Traversée de Paris fin juillet ; le Festival Paris l'été de début juillet à début août ; les Gay Games début août ; l'arrivée de la dernière étape du Tour de France cycliste fin juillet ; de fin août à mi-septembre Jazz à la Villette, la Techno Parade et La Parisienne en septembre, le Festival d'Automne de Paris de début septembre à fin décembre. Plusieurs festivals de cinéma ont lieu au fil de l'année; Cinéma en Plein Air à La Villette, de mi-juillet à mi-août. Depuis 2002, le caractère festif de la ville est accentué par l'opération Paris Plages, organisée pendant deux mois entre juillet et août, qui consiste à transformer une partie des quais de Seine en plage, avec sable, transats et activités, et avec la Nuit Blanche, qui permet au public d'assister gratuitement à différentes expressions de l'art contemporain à travers la ville, pendant la nuit du premier samedi au premier dimanche d'octobre. En avril et en mai se déroule la traditionnelle Foire du Trône. Le 14 juillet est l'occasion du traditionnel défilé militaire sur les Champs-Élysées, du Concert de Paris sur le Champ-de-Mars, et du feu d'artifice tiré depuis les jardins du Trocadéro. Octobre est le mois du Mondial de l'automobile, les années paires, en alternance avec le mondial du deux-roues les années impaires. Le même mois accueille la Foire internationale d'art contemporain (FIAC). Le deuxième samedi d'octobre, Montmartre renoue avec son passé viticole lors de la fête des vendanges de Montmartre. Une des plus anciennes manifestations d'art à Paris est la Biennale de Paris, fondée en 1959 par André Malraux. De nombreux hôpitaux sont implantés dans Paris, dont certains sont particulièrement anciens, la tradition hospitalière remontant au Moyen Âge. L'Hôtel-Dieu, fondé en 651 par Saint Landry, évêque de Paris, est le plus ancien établissement de la ville. Symbole de la charité et de l'hospitalité, il fut le seul hôpital de Paris jusqu'au XIIe siècle. La plupart des établissements relèvent de l'AP-HP, Assistance publique - Hôpitaux de Paris, établissement public de santé créé par la loi du 10 janvier 1849 et relevant de la ville de Paris. Elle exerce le rôle de Centre hospitalier régional pour Paris et l'Île-de-France et emploie plus de 90 000 personnes dont de nombreux médecins et des fonctionnaires de la fonction publique hospitalière (FPH). L'hôtel de Miramion dans le 5e arrondissement qui abritait un hôpital a été transformé en musée de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris et évoque l'histoire hospitalière de la ville. Parmi ses principaux établissements, peuvent être cités dans Paris intra-muros l'hôpital Necker-Enfants malades, l'hôpital Cochin, la Pitié-Salpêtrière, Saint-Antoine, Saint-Louis, Bichat-Claude Bernard ou le dernier-né, l'hôpital européen Georges-Pompidou. En outre, ne relevant pas de l'AP-HP, mais placé sous la tutelle du ministre délégué auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants, l'hôpital militaire des Invalides, également nommé « Institution nationale des Invalides », est ouvert pour les soins médicaux et chirurgicaux aux pensionnaires de l'institution, aux anciens combattants, aux militaires en activité mais également aux assurés sociaux. En petite couronne (proche banlieue), les établissements hospitaliers Henri Mondor (Créteil), Bicêtre (Le Kremlin-Bicêtre), Le Raincy-Montfermeil ou encore Beaujon (Clichy) sont parmi les plus connus. La grande couronne possède plusieurs hôpitaux généralement intercommunaux ne relevant pas non plus de l'AP-HP : on peut citer les hôpitaux Victor Dupouy d'Argenteuil ou encore le centre hospitalier de Versailles. On peut également citer parmi les institutions hospitalières l'hôpital des Quinze-Vingts, fondé en 1260 par Saint Louis et dont le but était de recueillir les aveugles de Paris, les hôpitaux d'instruction des armées (du Val-de-Grâce, de Percy, de Bégin) ou encore l'hôpital américain de Paris, fondé en 1906 et situé à Neuilly-sur-Seine, qui relève d'un statut particulier d'établissement privé à but non lucratif, agréé et non conventionné par la Sécurité sociale. Paris a une forte densité médicale avec 11,2 médecins pour 10 000 habitants contre seulement 9,7 de moyenne en France. Toutefois, les quartiers ouest (VIIe, XVIe) sont trois fois plus dotés que les quartiers nord et est avec une densité de 6,5 pour le 20e arrondissement et une démographie globale en baisse depuis 2007 chez les généralistes. Les gynécologues (–16 %) et les pédiatres (–4 %) sont en nette baisse entre 2011 et 2014. Les cas de tuberculose ont augmenté de 23,4 % à Paris entre 2015 et 2017. Les populations précaires, vivant en hébergement collectif ou sans domicile fixe, sont les plus exposées à la maladie. La pollution atmosphérique provoque chaque année la mort de 6 600 Parisiens selon l'Observatoire régional de santé. D'après une enquête menée en 2019 par le Défenseur des droits et le Fonds CMU-C, 38,2 % des dentistes, 26,2 % des gynécologues et 31 % des psychiatres libéraux refusent des patients en situation de précarité économique. Le club de football du Paris Saint-Germain et celui de rugby à XV du Stade Français sont basés à Paris. Les finales des Coupes du monde de football 1938 et 1998, celles des Coupes du monde de rugby à XV 2007 et 2023, et des championnats d'Europe de football 1960, 1984 et 2016 se sont tenues ou auront lieu à Paris. Le Stade de France, enceinte de 80 000 places, construite pour la Coupe du monde de football de 1998, est situé au nord de la capitale, dans la cité voisine de Saint-Denis. Selon le linguiste Philippe Boula de Mareüil, la norme pour la prononciation du français « est attribuée à la bourgeoisie cultivée de la capitale, où convergent toutes les voies de communication et où sont installés aujourd’hui les grands médias. Cette prononciation est diffusée par la radio, la télévision [...]. Paris agit à la fois comme un pôle d’attraction et un rouleau compresseur ». Les Parisiens disposent de nombreux lieux de culte, notamment de cultes bouddhique, catholique, israélite, orthodoxe, musulman et protestant.

Économie

Avec un produit intérieur brut (PIB) de 709 milliards d'euros (811 milliards de dollars) en 2019 soit un peu plus de 30 % du PIB [7], la région parisienne est une des plus riches d'Europe : si elle était un pays, elle serait la dix-huitième plus grande économie de la planète, produisant plus de richesses que la Suisse et la TurquieLa ville est, avec sa banlieue, la capitale économique et commerciale de la France, ainsi que sa première place financière et boursière. Elle a par exemple accueilli en 2019 l'Autorité bancaire européenne en vue du retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne. En 2017, la région parisienne est la dixième région la plus riche d'Europe avec un produit intérieur brut par habitant de 58 300 € contre 62 800 € pour le Grand Londres et 92 600 € pour le Luxembourg . Avec un produit intérieur brut (PIB) de 649 milliards d'euros en 2014 elle est un acteur économique européen majeur. En 2018, Paris est d'après l'OCDE la plus grosse économie métropolitaine du continent européen devant Londres, avec un PIB de 901 milliards de dollars. La région parisienne accueille plus d'institutions internationales et de sièges sociaux de très grandes entreprises que New York et que Londres,. Paris est la ville la plus chère du monde en 2018, en 2019, en 2020 et deuxième en 2021 derrière Tel-Aviv. Paris, comme le reste de l'Île-de-France mais de façon plus marquée encore, est plus riche et plus tertiarisée que la moyenne française. L'agglomération parisienne est par ailleurs moins spécialisée économiquement que d'autres grands centres économiques mondiaux, notamment que Londres qui est particulièrement dynamique dans le secteur financier. En 2007, le journaliste Éric Le Boucher estimait que l'Île-de-France connaît un déclin économique et des pertes d’emplois : « aucune région-capitale au monde ne perd ses emplois comme celle de Paris, aveuglée par son passé brillant, mal gouvernée, fragmentée dans ses égoïsmes, anémiée faute de s'inscrire résolument dans la compétition mondiale des métropoles du XXIe siècle ». Les mêmes inquiétudes sont relayées par l'architecte Jean Nouvel qui estime impératif que Paris évolue, « sous peine de devenir une ville musée ». Paris dispose d'une superficie de bureaux supérieure à celle de Londres (y compris en demande placée pour les banques) bien qu'étant cinq fois moins étendue. Le dynamisme immobilier de son quartier d'affaires de La Défense est le second au niveau mondial après Singapour. Un nombre plus important de groupes du Fortune 500 y ont leur siège. L'Île-de-France s'impose comme la première région européenne, devant le Grand Londres, pour les emplois créés par les implantations internationales en 2007. Enfin la capitale française dépose chaque année plus de brevets que la capitale anglaise et dispose d'une plus grande proportion de chercheurs dans sa main d'œuvre. À l'heure actuelle, le PIB à parité de pouvoir d'achat de l'agglomération parisienne, estimé à 460 milliards de dollars, est supérieur à celui de Londres (chiffres de 2005). Ces comparaisons doivent toutefois être prises avec prudence, les périmètres pris en compte n'étant pas toujours les mêmes. Ainsi, le Grand Londres, avec 7 517 700 habitants ne représente pas la totalité de l'agglomération londonienne, et les évolutions propres à chaque ville peuvent modifier les estimations. L'ambition parisienne est, selon la municipalité, « d'être à la fois Rome et la Californie » (un tiers des brevets de France sont déposés à Paris). Le plus gros secteur économique est le tourisme de loisirs (cafés, hôtels, restaurants et services liés) et professionnel (salons, congrès…). Paris attire dans les années 2000 près de 30 millions de visiteurs par an ce qui en fait une des capitales les plus visitées au monde et ce chiffre atteignait 38 millions en 2019. Un rapport de l'Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) publié en juin 2021 a cependant montré les limites du positionnement touristique éloigné du tourisme durable, qui pèse dans les émissions de gaz à effet de serre bien plus que dans le PIB (11,1 %, contre 7,4 %): un touriste d’affaires représente une intensité carbone deux fois plus élevée qu'un touriste de loisirs et qu'un touriste venant de l’étranger émet environ 4 fois plus de GES par nuitée qu’un touriste national. Les trois quarts des émissions sont générées par le transport, pour les trajets en avion c'est même 41 % du total. Paris subit par ailleurs la concurrence émergente de villes d'Europe de l’Est ou du Sud parfois moins chères. Ainsi, Madrid est une concurrente sérieuse pour le tourisme de loisirs, Vienne et Milan pour les salons et congrès. Paris dispose d'un tissu hôtelier très diversifié, à un coût moindre que bien d'autres capitales pour les 2 et 3 étoiles et bénéficie encore de sa réputation pour l'élégance, le luxe, les parfums, la mode et la gastronomie. Le secteur culturel, public comme privé, est aussi un gros secteur économique à Paris : édition, médias, musique, cinémas, salles de spectacle, musées, galeries et marchands d'art, compagnies de danse et de théâtre… la concentration culturelle est inégalée en Europe. Paris et son agglomération rassemblent les trois quarts des intermittents du spectacle de tout le pays. Paris reste de loin le département qui regroupe le plus d'emplois dans la région avec près d'1 650 600 en 2004, soit 31 % des emplois privés de la région, devant les Hauts-de-Seine avec 848 200 emplois (16 %). Le taux de chômage de Paris est, au 1er trimestre 2020, de 6 %[8], ce qui est en dessous du taux national, 7,8 %, alors que, pendant trente ans, le taux parisien était toujours supérieur à celui de la France. La ville de Paris connaît une tertiarisation croissante de son économie avec la prolifération des sociétés de services. Néanmoins, l'artisanat et l'industrie représentent toujours une part non négligeable des emplois. Le commerce maintient son attractivité malgré le développement des grandes surfaces commerciales, sous-représentées en Île-de-France en proportion du nombre d'habitants. Paris dispose à l'automne 2016 d'une quarantaine d'incubateurs de startups, dont Station F dans l'ancienne halle Freyssinet qui est le plus grand campus de startups au monde. Ce campus a été mis sur pied par l'entrepreneur Xavier Niel. La ville s'affirme comme un haut lieu d'attractivité pour les jeunes entreprises innovantes rattrapant Londres. Le label « French Tech » a été mis en place. Le secteur des services aux entreprises est le plus important et correspond au tiers des établissements parisiens. Au 31 décembre 2001, près de 122 300 entreprises employaient au moins un salarié. En effet, une des caractéristiques de l'économie parisienne tient à la forte présence, aux côtés des grands sièges sociaux, de petites entreprises d'un à dix salariés qui rassemblent plus d'un quart des emplois. Ce secteur regroupe les activités de conseil et d'assistance, les services opérationnels, les postes et télécommunications ainsi que la recherche et le développement. En 2000, l'imprimerie-presse-édition fournissait l'essentiel de l'activité avec 40 % des emplois industriels parisiens, et les industries de l'habillement et du cuir 23 %. Le secteur de l'artisanat totalisait 36 237 entreprises (pour l'essentiel concentrées dans le nord et l'est de la ville), soit 28 % des artisans de la région, et rassemblait 123 000 salariés en 2003. Les services rassemblent 35 % des effectifs salariés des entreprises artisanales, suivis par la fabrication avec 28,9 %, le bâtiment avec 22,4 % et enfin l'alimentation avec 13,7 %. En 2014, la part de l’industrie dans l’économie parisienne est de 3,2 %, soit 63 764 emplois, loin des 477 000 en 1954, et des 117 000 en 1999. Selon un rapport du CESER, la perte est de 34 % entre 1994 et 2004. Elle s'atténue par la suite. La Ville de Paris souhaite relancer l'installation de petite industrie dans Paris en créant par exemple des hôtels industriels à destination d'artisans, de PME, de filières techniques, notamment dans les domaines liés à l'environnement (énergies renouvelables, rénovation thermique, stockage d’énergie ou dans le cadre de la lutte contre l’obsolescence programmée). Le commerce parisien, resté particulièrement attractif bien au-delà des limites de la ville avec près de 80 000 locaux et 30 000 commerces de détail, se caractérise par son extrême diversité et sa répartition géographique relativement équilibrée. Malgré l’émergence d’une structure polycentrique à l’échelle de l’agglomération, la trame commerciale parisienne continue à se caractériser par une forte continuité spatiale et un poids important de la logique hiérarchique, avec une grande diversité d’échelons de centralité. Néanmoins, l'implantation des grandes surfaces en périphérie ou l'augmentation des baux ont entraîné d'importantes mutations à la fin du XXe siècle. L'émergence ou l'affirmation de nouvelles spécialisations commerciales ont progressivement conduit au déclin les petits commerces de bouche. C'est le cas pour les boutiques d'informatique fort concentrées (rue Montgallet et rue de Charenton en particulier dans le 12e arrondissement) ou les commerces de gros du textile (quartier du Sentier et une partie du 11e arrondissement). L'arrivée massive de chaînes internationales de magasins, de vêtements pour l'essentiel (Celio, Zara, etc.), a encore accru le phénomène au point de faire craindre aux Parisiens la disparition rapide du petit commerce de proximité (commerces de bouche ou librairies de quartier en particulier), ce qui s'est produit dans de nombreux quartiers de Londres par exemple. La municipalité a finalement joué de son droit de préemption afin de lutter contre ce phénomène et le plan local d'urbanisme tente de limiter l'impact de cette évolution dans l'avenir en interdisant par exemple le changement d'affectation d'un local commercial revendu. Selon le schéma directeur établi par le conseil régional d'Île-de-France, la métropole table d'ici 2025 sur la création d'un million et demi d'emplois, la construction de 500 000 bureaux et surtout l'implantation d'un millier d'entreprises étrangères, notamment indiennes, chinoises et brésiliennes, faisant passer le taux de croissance de 2 à 5 % par an. Le pôle « Paris-La Défense », qui regroupe la partie ouest de la rive droite parisienne et neuf communes des Hauts-de-Seine, domine le monde des affaires francilien. Le centre de Paris et le quartier de La Défense, en banlieue ouest, qui constitue le premier quartier d'affaires européen par l'étendue de son parc de bureaux. On y trouve la plupart des grands sièges sociaux et des emplois à haut revenu. Dans le centre de Paris, il s'étend sur un périmètre assez large autour de l'Opéra et de la gare Saint-Lazare. Il garde un rôle majeur mais les prix de l'immobilier de bureau y sont particulièrement élevés et les surfaces limitées par les règles de l'urbanisme. Entre 1994 et 2005, le nombre d'emplois privés y a assez nettement diminué au profit de la proche banlieue ouest dans laquelle la Défense a une place centrale. La Défense, caractérisée par ses gratte-ciels, se développe depuis les années 1960 et compte trois millions de mètres carrés de bureaux et 150 000 salariés. On y trouve 1 500 entreprises dont quatorze des vingt premières entreprises nationales et quinze des cinquante premières mondiales. Un grand plan de relance est prévu pour le quartier pour les années à venir. D'autres quartiers d'affaires s'implantent aussi ailleurs : Paris Rive Gauche dans le 13e arrondissement est le plus avancé des projets en cours de développement. En banlieue, d'autres pôles naissent dans des zones où les prix de l'immobilier sont moins élevés ou sur des hubs stratégiques (aéroport Paris-Charles-de-Gaulle). Dans le département de la Seine-Saint-Denis et plus particulièrement dans le quartier intercommunal de La Plaine Saint-Denis, de nombreux projets dont certains sont classés ZAC devraient modifier radicalement l'ancienne plus grande zone industrielle d'Europe (au 1er juillet 2008 moins d'1 % des travaux prévus avaient débuté).

Culture et patrimoine

Le « tourisme », dans le sens moderne du terme, n'a pris d'ampleur qu'à la suite de l'apparition du chemin de fer, au cours des années 1840. Une des premières attractions fut, dès 1855, la série d'expositions universelles, autant d'occasions d'édifier à Paris de nombreux nouveaux monuments, dont le plus célèbre est la tour Eiffel, érigée pour l'Exposition de 1889. Ceux-ci, en plus des embellissements apportés à la capitale sous le Second Empire, ont largement contribué à faire de la ville elle-même l'attraction qu'elle est devenue. Paris compte plus de 1 800 immeubles classés ou inscrits à l'inventaire des monuments historiques, dont près de cent lieux de culte. Les monuments les plus célèbres de Paris datent d'époques variées. Ils se trouvent souvent dans le centre et sur les rives de la Seine. Les quais de Seine du Pont de Sully au Pont de Bir-Hakeim constituent l'un des plus beaux paysages fluviaux urbains et sont d'ailleurs classés à l'inventaire du patrimoine mondial de l'UNESCO. On y trouve notamment, d'est en ouest : la cathédrale Notre-Dame de Paris, le Palais du Louvre, l'Hôtel des Invalides, le pont Alexandre-III, le Grand Palais, le musée du quai Branly - Jacques-Chirac, la Tour Eiffel et le Trocadéro. Plus à l'est, d'importants édifices contemporains ont été construits : le ministère de l'Économie et des Finances, le site François-Mitterrand de la Bibliothèque nationale de France, etc. On trouve sur l'île de la Cité des monuments anciens emblématiques. La cathédrale Notre-Dame, de style gothique, principalement bâtie du XIIe siècle au XIIIe siècle, a été très restaurée au XIXe siècle et sa façade occidentale nettoyée à la fin du XXe siècle. Elle est symboliquement le noyau de Paris et les distances routières françaises sont mesurées à partir de son parvis. L'ancien palais de la Conciergerie fut le siège du pouvoir royal jusqu'au règne de Charles V, dans la seconde moitié du XIVe siècle. Une partie du bâtiment fut dès lors aménagée en prison et fut notamment le lieu de détention d'illustres personnalités de l'Ancien Régime avant leur exécution, lors de la Révolution française. La Sainte-Chapelle, construite à proximité de la Conciergerie, est considérée comme un chef-d'œuvre de l'architecture gothique. Le pont Neuf, à l'extrémité occidentale de l'île et datant de la fin du XVIe siècle, est le plus vieux pont de Paris en l'état. Des monuments de style classique marquent également le centre de Paris de leur empreinte. La chapelle de la Sorbonne au cœur du quartier latin, a été construite au début du XVIIe siècle. Le Louvre, résidence royale, a été embelli au XVIIe siècle et plusieurs fois retouché par la suite. L'Hôtel des Invalides, avec son fameux dôme doré, fut érigé à la fin du XVIIe siècle dans les faubourgs de la ville par un Louis XIV soucieux d'offrir un hospice aux soldats blessés. Il abrite depuis le 15 décembre 1840 les cendres de Napoléon Ier et son tombeau depuis le 2 avril 1861. Le Panthéon, édifié quant à lui à la fin du XVIIIe siècle à proximité de la Sorbonne, est devenu sous la Révolution un temple civil où des Français illustres sont enterrés. Le patrimoine du XIXe siècle est très abondant à Paris avec notamment l'Arc de Triomphe, les passages couverts, le Palais Garnier, construit à la fin du Second Empire et au début de la Troisième République et qui abrite l'opéra de Paris, et la Tour Eiffel, construction « provisoire » érigée par Gustave Eiffel pour l'Exposition universelle de 1889 mais qui ne fut jamais démantelée. Elle est devenue le symbole de Paris, visible de la plupart des quartiers de la ville et parfois de la proche banlieue. Au XXe siècle, de nombreuses réalisations des plus grands architectes parsèment les rues de Paris : Guimard, Plumet ou Lavirotte, références de l'Art nouveau en France, puis celles de Mallet-Stevens, Roux-Spitz, Dudok, Henri Sauvage, Le Corbusier, Auguste Perret, etc. pendant l'entre-deux-guerres. L'architecture contemporaine à Paris est représentée par le Centre Pompidou, édifice des années 1970 qui abrite le musée national d'Art moderne ainsi qu'une importante bibliothèque publique librement accessible, par l'institut du monde arabe ouvert en 1987 ou encore par les importantes réalisations voulues par le président François Mitterrand : la bibliothèque nationale de France dans le nouveau quartier de Paris Rive Gauche en plein développement, l'opéra Bastille et, probablement la plus célèbre, la pyramide du Louvre, œuvre de l'architecte Ieoh Ming Pei érigée dans la cour du Louvre. Plus récemment, le musée du quai Branly, ou musée des arts et civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques, dessiné par Jean Nouvel, inauguré en 2006, et la Fondation Louis-Vuitton, dessinée par Frank Gehry, inaugurée en 2014, ont encore enrichi la diversité architecturale et culturelle de la capitale. C'est dans la cour du Louvre que débute l'axe historique de Paris : il s'agit d'un alignement monumental d'édifices et de voies de communication partant du cœur de la ville en direction de l'ouest. Il commence à la statue de Louis XIV dans la cour principale du palais du Louvre, passe sous l'Arc de triomphe du Carrousel et se poursuit à travers le jardin des Tuileries, la place de la Concorde, les Champs-Élysées et aboutit à l'Arc de Triomphe au milieu de la place Charles-de-Gaulle (ancienne place de l'Étoile). À partir des années 1960, la perspective fut prolongée plus à l'ouest par la construction du quartier d'affaires de La Défense, quartier où se situent la plupart des plus hauts gratte-ciel de l'agglomération parisienne. La perspective est parachevée en 1989 par la construction de l'Arche de la Défense. La tour Montparnasse et la basilique du Sacré-Cœur au sommet de la butte Montmartre sont, de par leur hauteur, des points de repère importants dans le ciel parisien. Cette dernière est un des lieux emblématiques de Paris et accueille de nombreux visiteurs, en particulier autour de la place du Tertre où se tiennent des peintres et caricaturistes. Dans les années 1960, le ministre des affaires culturelles André Malraux lance une grande campagne de ravalement des façades, ce qui fait dire au cinéaste François Truffaut : « À partir du blanchiment de Paris, c'est devenu très difficile de montrer Paris tel qu'il avait été avant ». Paris est un centre culturel de premier plan. Destination touristique visitée chaque année par quelque vingt-six millions de touristes étrangers, Paris intra-muros dispose notamment de 143 musées permanents et de quatre-vingt lieux d'expositions temporaires, soit 223 au total, tels Le Louvre ou le Grand Palais, et des sites exceptionnels, comme les Champs-Élysées ou la tour Eiffel. Capitale mondiale des salons et conférences (5 % de l'activité mondiale des congrès sur près de 600 000 mètres carrés), de la mode, du luxe, de la gastronomie, de tous les styles architecturaux, de la nuit et de l'amour romantique, Paris propose également un choix important en matière de spectacles, théâtres ou opéras notamment, et présente à un public particulièrement cinéphile un choix sans égal de films en provenance du monde entier. Les principaux quartiers pour les sorties nocturnes sont l'avenue des Champs-Élysées, du rond-point des Champs-Élysées jusqu'à l'Arc de Triomphe, la Bastille et la rue de Lappe, le quartier des Halles et celui du Marais, le Quartier latin jusqu'à Saint-Germain-des-Prés, Montparnasse, Pigalle, la rue Oberkampf, célèbre pour ses bars, la rue Mouffetard, la Butte-aux-Cailles, la place de la République ou les rives du canal Saint-Martin. À Las Vegas, un casino a reconstitué à une échelle ½ la tour Eiffel, l'Arc de Triomphe et l'Opéra Garnier. Sur le même principe, un promoteur chinois a construit un « petit Paris » dans la banlieue de Hangzhou en Chine. Dès le XIIe siècle, le rayonnement de son université fait de Paris l'un des grands foyers intellectuels du monde chrétien. L'adoption du dialecte parisien par la Cour affirme cette vocation. Durant la Renaissance, la ville devient un foyer de l'Humanisme. Avec la progressive centralisation du pouvoir, Paris se trouve renforcée dans sa prééminence culturelle en France. Vers le milieu du XVIIe siècle, Paris et ses salons deviennent le centre presque unique de la littérature français avec notamment celui de l’hôtel de Rambouillet où se réunissaient Malherbe, Corneille, La Rochefoucauld, Madame de Sévigné, Madame de La Fayette, etc. Dans le dernier tiers du siècle, le prestige de la cour de Louis XIV à Versailles éclipse un peu celui de Paris. Toutefois, le théâtre classique et la vie intellectuelle parisienne restent actifs avec notamment Molière qui dirige la « Troupe du Roy » en 1665, qui deviendra la Comédie-Française sous le patronage du roi en 1680. Au cours du XVIIIe siècle, Paris redevient le centre culturel du royaume. Les salons parisiens connaissent leur plus bel essor. Voltaire, au ton léger et ironique, est l'écrivain parisien par excellence. À l'inverse, Jean-Jacques Rousseau fuit cette ville « de bruit, de fumée et de boue » et se réfugie à Montmorency, à 15 km au nord de Paris, avant de s'y réinstaller en 1770. À partir de la Révolution, le monde littéraire se fait plus large, plus complexe. Paris n'en demeure pas moins le cœur de la vie intellectuelle française, en attirant Carlo Goldoni et en accueillant des progressistes, comme Adam Mickiewicz ou Heinrich Heine, menacés ou chassés de différents pays d'une Europe restée globalement très conservatrice. Au cours des XIXe et XXe siècles, Paris est le théâtre où se succèdent les différents mouvements littéraires français et leurs figures principales, romantisme et réalisme avec Hugo ou Balzac, naturalisme avec Zola, Parnasse et symbolisme avec Baudelaire, Verlaine ou Mallarmé, surréalisme avec Apollinaire et André Breton, et d'où viendra le renouveau littéraire apporté par Proust et Céline. Dans les années 1920, beaucoup d'écrivains étrangers viennent découvrir Paris et s'en inspirent dans leur œuvre : Ernest Hemingway, Henry Miller, Gertrude Stein, Ezra Pound, etc. et d’autres attirés par son milieu littéraire viennent y chercher l’espoir d'un accueil propice : D. H. Lawrence, James Joyce, Samuel Beckett, Eugène Ionesco, Emil Cioran, Gao Xingjian, etc. Montparnasse, quartier des artistes depuis la fin du XIXe siècle, connaît son âge d'or dans l'entre-deux-guerres. Après la Seconde Guerre mondiale, c'est Saint-Germain-des-Prés qui devient le foyer littéraire le plus célèbre, avec la présence de Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Boris Vian ou Jacques Prévert. Le quartier latin demeure le quartier des libraires et l'on y trouve aussi 217 bouquinistes sur les quais de Seine. Paris est la principale ville de l'activité littéraire et de l'édition françaises ; dans beaucoup de quartiers, des immeubles portent une plaque rappelant le séjour d'un écrivain. Selon une enquête réalisée par le journaliste et historien de l'art Didier Rykner, certains édifices religieux tels que Saint-Eustache, Saint-Paul-Saint-Louis, Saint-Augustin, la Trinité, Sainte Clotilde, etc. sont mal entretenus, des jardins publics sont à l'abandon, une partie du mobilier urbain du Second Empire est remplacée, une avalanche de publicités pourrait s'abattre sur Paris à la faveur des Jeux olympiques de 2024. Le journaliste dénonce un « vandalisme idéologique » qui détruit la capitale à grande vitesse.

Pour approfondir

La bibliographie partielle ci-dessous ne mentionne que les titres ayant été utilisés pour la rédaction de l'article. L'article détaillé permet de consulter une bibliographie plus complète. Marcel Le Clère, Paris de la Préhistoire à nos jours, Éd. Bordessoules, 1985, 705 p. Alfred Fierro, Histoire et dictionnaire de Paris, Paris, Éd. Robert Laffont, 1996, 1580 p. (ISBN 2-221-07862-4). Didier Rykner, La disparition de Paris, Les Belles Lettres, 2022, 240 p. Grand Paris Liste des édifices religieux de Paris Ressources relatives à la géographie : Insee (communes) Insee (départements) Ldh/EHESS/Cassini Ressources relatives aux beaux-arts : National Gallery of Victoria (en) Grove Art Online Ressource relative à la santé : (en) Medical Subject Headings Ressource relative à la bande dessinée : (en) Comic Vine Ressource relative à la recherche : Horizon 2020 Ressource relative à la musique : (en) MusicBrainz Ressource relative aux organisations : SIREN Site web de la mairie de Paris Site web de la préfecture de Paris et de la région Île-de-France Site web de la préfecture de police